La lettre des professionnels de la vigne et du vin

La lettre de Décembre 2019

Événements

Marché aux vins d'Ampuis

Du 17 au 20 Janvier 2020


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Les Rencontres du Livre, de la Truffe et du Vin à Grignan les Adhémar

Du 31 Janvier au 02 Février 2020


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Salon des vins de Tain l'Hermitage

Du 14 au 16 Février 2020


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Décryptage

Trois facteurs concourent à la contraction des achats de vin : la perte d’acheteurs (- 400 000 foyers en 2017), la diminution de la fréquence des achats (de 15,1 à 13,8 fois par an) et surtout, la baisse des volumes achetés (de 53,9 à 46,5 col/an). La perte d’acheteurs se fait sentir surtout sur les rouges et les blancs. Les rosés, en revanche, retrouvent de l’attractivité́ après une saison 2016 difficile. Ils constituent la seule couleur pour laquelle le budget d’achat progresse sur le long terme. Si les prix des vins suivent une courbe ascendante et si les vins les plus chers résistent davantage à la déconsommation, la dépense a néanmoins diminué de 3,2 % entre 2016 et 2017. L’étude porte sur les achats destinés à la consommation à domicile.

-4,4% C’est la baisse, en volume, des achats de vins par les ménages français entre 2016 et 2017, selon une étude de Kantar Worldpanel.


Dossier



Des vins « sans » en quête d’autres sens


Sans pesticides de synthèse, sans résidus de pesticides, sans sulfites, sans traces de produits animaux, voire sans alcool... : la filière vinicole multiplie les initiatives pour tenter de répondre à de nouvelles quêtes de sens.

Avec près de 500 signes officiels d’origine et de qualité (AOP, AOC, IGP...), les vins et spiritueux français figurent parmi les produits agroalimentaires les mieux identifiables au monde. L’histoire remonte à 1935. Plus récemment, diverses mentions sont venues compléter l’information donnée aux consommateurs, à commencer par le label Agriculture Biologique (AB), intronisé en 1991 avec le règlement européen. En 2018, le logo AB figurait sur plus d’une bouteille sur dix, le vignoble français étant certifié à hauteur de 12 %. Ce logo AB est en fait l’ancêtre des mentions « sans », en l’occurrence sans pesticide de synthèse. En 2017, toujours dans le registre des produits phytosanitaires est apparue la mention « zéro résidu de pesticides », à l’initiative de plusieurs organisations de producteurs de fruits et légumes, réunies au sein du collectif Nouveaux Champs. Elle essaime aujourd’hui dans la filière vinicole, avec le ralliement tout récent de quelques caves coopératives, qui s’apprêtent à commercialiser leurs premières cuvées.

Troisième voie

Pour chaque substance active, la garantie d’absence de résidu s’entend comme étant inférieure à la limite de quantification par des laboratoires accrédités (Cofrac), soit 0,01mg/kg dans l’état actuel des techniques d’analyse, donc en-deçà des limites maximales en résidus (LMR). Les analyses ciblent les matières actives homologuées sur la culture labellisée mais pas seulement. Celles retirées du marché mais rémanentes, celles controversées, celles pouvant provenir de cultures environnantes ainsi que les métabolites de dégradation dont les résidus sont réglementés sont également traquées. Les lots sont systématiquement analysés tandis que les pratiques des agriculteurs engagés sont contrôlées, selon des procédures indépendantes et certifiées. La démarche s’inscrit dans une approche globale de la conduite culturale, visant à réduire en amont le recours aux pesticides via différents leviers techniques et agronomiques (variétés résistantes, auxiliaires...). Elle se pose en troisième voie, aux côtés de l’agriculture conventionnelle et de l’agriculture bio, en étant porteuse d’obligations de résultats et pas seulement de moyens.

Segmentation sans modération

Les mentions « sans » ne concernent pas que les pesticides et pas que le raisin. Au chai, les cuvées garanties sans sulfites ajoutés ont aussi le vent en poupe. C’est également à la cave que se joue l’élaboration de cuvées véganes, bannissant le blanc d’oeuf, la caséine de lait, le miel, ou encore de la gélatine de boeuf ou de porc, utilisés pour agglomérer les lies en suspension après la fermentation, et remplacés par des protéines végétales, de la poudre d’algues ou encore de l’argile. Dans les vignes, les amendements à base d’effluents d’élevage sont alors proscrits ainsi que le pâturage des animaux. Dernière catégorie des mentions « sans » : les vins sans alcool qui, même s’ils ne peuvent être dénommés « vins », n’en séduisent pas moins les consommateurs. Selon Kantar Worldpanel, les ventes de boissons tranquilles et effervescentes sans alcool ont augmenté respectivement de 12,3 % et 3,7 % en 2018. L’ensemble de ces mentions contribue à segmenter toujours plus finement l’offre de vins et vise peut-être à contrarier, in fine, l’érosion de la consommation. Des vins « sans » mais dénués ni de sens, ni de sensations.

Focus

L'ABSINTHE DE PONTARLIER DECROCHE SON IG

L’INAO avait approuvé son cahier des charges en 2012, la Commission européenne vient d’en faire sa 238ème Indication géographique (IG) dans le domaine des boissons spiritueuses. L’absinthe de Pontarlier est principalement produite à partir d’anis vert en grains et de « grande absinthe », la plante dont le principe actif, la thuyone, lui procure ses arômes propres. Boisson à la réputation sulfureuse, l’absinthe avait été interdite en 1915 avant d’être partiellement réhabilitée en 1988 puis totalement en 2011. Elle ne peut être produite que dans 20 communes du Haut-Doubs situées autour de la ville de Pontarlier, communes dans lesquelles ont lieu la culture et le séchage de la grande absinthe, les opérations de macération des plantes, de distillation du macérat, d’élaboration de la boisson spiritueuse ainsi que son conditionnement.

Rencontre

« Une transition alimentaire qui impacte la consommation de vin »

Avec Marie- Henriette Imberti, Déléguée aux affaires économiques du CNIV*

Les comportements alimentaires, à domicile et hors domicile, rebattent les cartes de la consommation de vin en France. L’essor du bio ne compense pas la baisse tendancielle mais permet de capter les nouvelles générations.

Comment évolue la consommation de vin en france ?

Marie-Henriette Imberti : elle est orientée à la baisse depuis des décennies. Cette tendance s’observe sur tous les marchés matures tels que l’Espagne et l’Italie, autres grands pays producteurs. Elle mérite cependant d’être relativisée. La France demeure le 2ème pays consommateur de vin au monde, derrière les Etats-Unis. Plus de 8 foyers sur 10 achètent du vin, ce qui représente plus de 23 millions d’acheteurs. En valeur, le marché progresse, porté par la hausse des prix.

Blanc, rouges, rosés, effervescents : quels sont les plus concernés ?

M-H.I. : toutes les catégories de vins sont impactées. La déconsommation à l’oeuvre n’est pas propre aux vins mais à l’alcool en général. Une étude en cours nous permettra d’affiner notre analyse, s’agissant notamment des rouges en entrée de gamme, les plus concernés par la baisse de consommation. Parmi nos hypothèses figurent les changements de comportement alimentaire. Les repas à domicile sont moins nombreux, le contenu de notre assiette change et se déstructure. Les repas sont moins complexes, la viande est moins présente, l’apéritif se développe.

Les nouveaux circuits d’achat changent-ils la donne ?

M-H.I. : les achats sur internet soutiennent la consommation même si le chiffre d’affaires, de l’ordre de 500 millions d’euros pour les vins, progresse de façon moins exponentielle que par le passé. On assiste dans cet univers à un phénomène de concentration des opérateurs et à une diversification des offres proposées par chacun d’eux. Au-delà de l’internet, les comportements d’achat changent également, les consommateurs français tendant à se détourner des grandes surfaces. Ils fragmentent davantage leurs achats, achètent davantage en local, ce qui peut conduire indirectement à des détournements d’achats de vin.

Le bio est il de nature à inverser la tendance ?

M-H.I. : la consommation de vin bio poursuit sa progression. En 2018, 13 % des foyers étaient consommateurs contre 4 % en 2011. La demande reste soutenue mais ce n’est pas le vin bio qui va inverser la courbe de consommation du vin. Le bio permet de toucher toutes les tranches d’âge de consommateurs. Les acheteurs de vin bio sont proportionnellement plus jeunes que l’ensemble des acheteurs.

(*) Comité national interprofessionnel des vins à appellation d'origine et à indication géographique.
Uni éditions
Éditeur : Uni-médias, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Nicole Derrien • Comité éditorial : Sophie Caron • Rédaction : Raphaël Lecocq • Dépôt légal : décembre 2019

La lettre d'Octobre 2019

Événements

SITEVI à Montpellier

Du 26 au 28 Novembre 2019


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Marché aux vins de Cornas

Du 29 Novembre au 01 Décembre 2019


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Salon Vinibio à Paris

Du 06 au 08 Décembre 2019


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Décryptage

Après l'importante vendange 2018, qui s'était élevée à 49,3 millions l'hectolitres, la production 2019 pourrait être l'une des plus basses des cinq dernières années, selon les estimations du ministère de l'Agriculture (établies au 19 août). Sous l'effet d'un printemps froid et humide, les bassins de la façade Ouest, ainsi que l'Alsace, la Bourgogne et la Provence ont été affectés par la coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) et par le millerandage (baies de petite taille). La canicule a touché de manière prononcée des départements comme le Gard, l'Hérault ou le Var, occasionnant des brûlures de grappe. La grêle enfin a causé par endroits, notamment en Vallée du Rhône septentrionale et dans le Beaujolais, des dégâts très importants. Les événements climatiques et problèmes sanitaires sont bien sûr susceptibles de modifier ces prévisions jusqu'aux vendanges.

43,4 millions hl C'est la prévision du volume de récolte pour l'année 2019, actant une baisse de 12% par rapport à 2018 et de 4% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.


Dossier



Les ventes de vin en ligne toujours dynamiques


Le e-commerce de vin est promis à une croissance annuelle de 6% jusqu'en 2022. De nombreux opérateurs se disputent le marché, qui représente d'ores-et-déjà 10% des ventes de vin en France, contre 5% au plan mondial.

Selon une étude Kantar Worldpanel réalisée à la demande du Comité́ national des interprofessions des vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV), les achats de vin ont baissé de 4,4 % en volume et de 3,2 % en valeur entre 2016 et 2017. La tendance à la déconsommation, entamée il y a maintenant plusieurs décennies, se poursuit. Dans ce contexte, la progression de ventes de vin sur internet apparaît d'autant plus remarquable, même si la dynamique de croissance n'est plus celle des années passées. Le cabinet Xerfi l'évalue ainsi à 6% par an jusqu'en 2022, quand elle pointait à 30% entre 2008 et 2015. " Le e-commerce de vin est entré dans un nouveau cycle reposant sur des bases, plus saines et solides, dans lequel l'effet nouveauté et l'enthousiasme débridé des débuts a cédé la place à une phase de consolidation et à une progression plus soutenable ", relève le cabinet. En 2018, les ventes en ligne ont représenté 10% des ventes en valeur du marché du vin en France, contre 5% au plan international.

Plus de 400 sites

Le secteur compte plus de 400 e-commerçants, classés en sept catégories distinctes. L'arrivée de nouveaux profils d'acteurs depuis le début des années 2010 a bouleversé le jeu concurrentiel. Les e-cavistes (Millésima, Mondovino, Vinatis, Wineandco), acteurs historiques du marché, réalisent encore la plus grosse partie du chiffre d'affaires, en raison notamment d'un panier moyen supérieur à la moyenne. Mais ils ont été fortement bousculés par la percée des sites de ventes privées (1jour1vin, Veepee ex Vente Privée) et par les cybermarchands généralistes (Amazon, Cdiscount), qui les talonnent en termes de chiffre d'affaires. Les box par abonnement (Le Petit Ballon) s'extraient de leur concept d'origine pour tendre vers la vente permanente et assurer ainsi leur pérennité. Plus récentes sur le marché, les grandes surfaces escomptent rattraper leur retard, misant sur l'enrichissement de leurs sites internet et le perfectionnement de leurs dispositifs " click & collect ". Quant aux cavistes traditionnels, ils sont peu actifs sur internet, cultivant la proximité physique avec leur clientèle.

Les vignerons encore timides

Et les vignerons ? " Leur migration sur internet s'opère lentement ", analyse le cabinet Xerfi. " Moins de 10% des vignerons disposent aujourd'hui de leur propre site marchand. Cette conversion présente des difficultés techniques (création et maintenance du site), logistiques (solution d'expérience de petites quantités) et humaines (personnel disponible pour assister les acheteurs en ligne, préparer et suivre les commandes, etc.) trop importantes et trop coûteuses ". Afin d'aider les vignerons à franchir le pas du e-commerce, des sites proposent de créer leur espace marchand au sein de plateformes dédiées (Les Grappes), assortie de services techniques et logistiques, moyennant une commission sur les ventes. Le syndicat des Vignerons indépendants a créé en 2015 sa propre plateforme (Vignerons Indépendants), rassemblant plus de 700 vignerons. " Assurer une présence sur Internet est devenu un impératif pour les petits vignerons indépendants ", jauge le cabinet Xerfi.

Focus

MA BOUTEILLE S'APPELLE " REVIENS "

" Bout' à Bout' ", " Jean Bouteille ", " J'aime mes bouteilles ", " Reconcil ", " Ma bouteille s'appelle reviens " : telles sont quelques-unes des initiatives visant à restaurer la consigne des bouteilles en verre. Un mouvement qui s'inscrit dans la tendance zéro déchet, non sans arguments écologiques. Le lavage d'une bouteille consomme 15 fois moins d'énergie que sa fabrication, sans compter l'économie de matière et d'émissions. Une bouteille consignée peut ainsi être réutilisée environ 40 fois mais le verre est recyclable à l'infini. Selon l'Ademe, 88% des consommateurs français sont favorables à la consigne.

Rencontre

" Communiquer aussi sur le caractère recyclable des emballages"

Avec Sophie Wolff DIRECTRICE DÉLÉGUÉE D'ADELPHE

Si le contenu concentre bien légitimement toute l'attention des vignerons, les amateurs de vin se montrent de plus en plus regardants sur les contenants et les engagements sociétaux dont ils sont porteurs. Adelphe y contribue.

EN QUOI LA FILIÈRE VINS ET SPIRITUEUX ET ADELPHE SONTILS LIÉS ?

Sophie Wolff : en 1993, les secteurs des vins et des spiritueux se sont associés aux verriers pour créer Adelphe afin d'organiser le recyclage du verre. Aujourd'hui, Adelphe est une société de services agréée par l'état ayant pour mission le développement du recyclage des emballages, quels qu'ils soient. Depuis plus de 25 ans, les entreprises qui commercialisent des produits emballés nous choisissent comme partenaire pour déléguer leur responsabilité environnementale liée à la Responsabilité élargie du producteur (REP). Cette obligation, inscrite dans le code de l'environnement, demande aux entreprises d'anticiper et de gérer la fin de vie des emballages qu'elles mettent sur le marché, qui seront consommés puis jetés par les ménages.

LE RECYCLAGE DES EMBALLAGES DANS LA FILIÈRE VIN RECÈLE-T-IL DES MARGES DE PROGRÈS ?

S.W. : le taux de recyclage du verre est actuellement de 86% alors qu'il est de 70% pour l'ensemble des emballages. Mais l'on doit se fixer pour objectif d'atteindre 100%. Outre le verre, la filière vin génère également des cartons et des plastiques. Ces derniers peuvent être constitués de différentes résines, aux filières de recyclages parfois inabouties. C'est l'une des missions d'Adelphe que d'accompagner les entreprises dans l'éco-conception des emballages, dans le but d'en réduire les tonnages et d'en améliorer la recyclabilité, grâce notamment aux diagnostics sur site. Il y a parfois des gisements d'économie très surprenants. Nous proposons également notre expertise technique, en leur mettant à disposition des applications faciles à utiliser, comme FEEL, qui permet de savoir en quelques clics comment améliorer la recyclabilité d'un emballage. Nous menons des études de R&D, animons un groupe de travail sur la recyclabilité de la poche plastique du Bag in box... autant d'actions pour accompagner les vignerons dans leurs démarches RSE.

EN QUOI LES VIGNERONS PEUVENT-ILS INFLUER SUR LES PRATIQUES DE TRI DE LEURS CLIENTS ?

S.W. : si l'on part du constat que 80% des clients exigent des produits responsables mis en marché par des fournisseurs engagés, les entreprises de la filière vin ont tout intérêt à mettre en avant le fait qu'elles adhèrent à un dispositif d'économie circulaire, signifiant leur engagement citoyen pour réduire les impacts sur l'environnement. Les vignerons sont eux-mêmes invités à vulgariser auprès de leurs clients les bonnes pratiques en matière de recyclage. Pour faire l'économie de matière, d'énergie, d'émissions de gaz à effet de serre, il faut systématiser le recyclage. Pour assister les vignerons dans cette mission, nous avons mis en place des kits de communication, pour certains personnalisables, à disposer sur les lieux de vente ou bien encore sur un site internet.

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Éditeur : Uni-médias, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Nicole Derrien • Comité éditorial : Sophie Caron • Rédaction : Raphaël Lecocq • Dépôt légal : décembre 2018

La lettre de Juillet 2019

Événements

WINE & TRANSAT à Lyon (69)

Du 17 au 19 juillet 2019


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FETE DES VINS ET OLIVES NOIRES à Nyons et Venterol

Le 28 juillet 2019


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FETE DES VIGNERONS A GRIGNAN LES ADHEMAR

Le 7 aout 2019


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NUIT DIVINE A VINSOBRES

Le 8 aout 2019


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Décryptage

Les ventes de vins se sont établies à 8,9 milliards €, en hausse de 2,6 % par rapport à 2017, tandis que celles des spiritueux se sont appréciées de 1,8%, pour atteindre 4,8 milliards €, dont 4,4 milliards € pour le seul Cognac. En volume, les spiritueux sont crédités d'une hausse de 1,9 %. Après une hausse inédite de 6 % en 2017, les volumes de vin sont de nouveau orientés à la baisse : -4,6 %. En cause : la faiblesse de la récolte 2017, qui affecte les vins tranquilles (-6 %), alors que les effervescents progressent de 3 %. Avec un solde commercial de 11,7 milliards €, en hausse de 1,7 %, les vins et spiritueux constituent le deuxième poste excédentaire de la balance commerciale française, derrière l'aéronautique.

13,2 milliards d'euros C'est la valeur record des exportations de vins et spiritueux en 2018, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).


Dossier



La Haute Valeur Environnementale, un horizon accessible


Le plan de filière, élaboré dans la cadre des états généraux de l'alimentation, vise un taux de certification Haute Valeur Environnementale de 50 % à l'horizon 2025. Un objectif réaliste, compte tenu de la gradation de la démarche. L'IFV accompagne le processus.

Dans le cadre des états généraux de l'alimentation, la filière vitivinicole s'est engagée à mettre en place un plan de viticulture durable, destiné à répondre aux attentes des consommateurs, tout en assurant la viabilité des exploitations viticoles. Elle s'est fixé un objectif : certifier, d'ici à 2025, une exploitation sur deux en Haute Valeur Environnementale (HVE). Inscrite dans le Code rural et opérationnelle depuis 2012, cette certification a vocation à identifier, reconnaître et valoriser les exploitations agricoles engagées dans des démarches les plus respectueuses à l'égard de l'environnement. Les démarches de progrès sont jaugées à l'aune de quatre critères que sont la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la gestion de la ressource en eau. Le dispositif est encadré par la Commission nationale de la certification environnementale et contrÔlé par des organismes tiers indépendants agréés par le ministère de l'Agriculture.

Trois niveaux de certification

La certification environnementale est une démarche volontaire, qui se veut accessible au plus grand nombre. Elle peut s'opérer progressivement en trois temps, correspondant à trois niveaux d'exigences. Le niveau 1 atteste d'une bonne maîtrise de la règlementation environnementale. Fondé sur des obligations de moyens, le niveau 2 s'appuie sur un référentiel répertoriant 16 exigences balayant les quatre objectifs (biodiversité, pesticides, fertilisation, eau). De nombreuses démarches environnementales, telles qu'Agriconfiance, Système de management de l'environnement dans le Bordelais, Terra Vitis, Viticulture durable en Champagne, ou encore les initiatives collectives respectueuses de la norme NF V01-007 permettent de bénéficier de la reconnaissance de niveau 2. Le niveau 3, qualifié de Haute valeur environnementale (HVE), est fondé sur une obligation de résultats. Le viticulteur peut, au choix, Être évalué sur une batterie de quatre indicateurs composites reprenant les quatre thématiques de la certification (option A) ou sur deux indicateurs (option B) jaugeant l'autonomie de l'exploitation vis-à-vis des intrants (part des infrastructures agroécologiques et poids des intrants dans le chiffre d'affaires).

Un guide de sensibilisation

Le processus de certification HVE peut s'opérer de manière individuelle ou dans un cadre collectif, tel qu'une cave coopérative. A ce jour, près de 1 400 exploitations viticoles ont décroché la certification Haute Valeur Environnementale. Elles sont identifiables par un logo spécifique, exploitable sur tout document et objet signalétique. Leurs bouteilles peuvent porter la mention valorisante " Issu d'une exploitation de Haute Valeur Environnementale ". Pour assurer la montée en puissance de la certification et atteindre l'objectif fixé à l'horizon 2025, la filière vitivinicole, sous l'égide de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV), a édité un guide de sensibilisation. Il décrypte les enjeux, les marges de progrès et le processus de certification, avec force témoignages de vignerons individuels et coopérateurs. Il est téléchargeable sur le site de l'IFV.

Focus

VITIPEP'S, LE PLANT GARANTI ET CONTRÔLÉ " ORIGINE FRANCE "

La Fédération française de la pépinière viticole (FFPV) s'est dotée d'une marque, assortie d'un logo, offrant tous les gages en matière d'origine et de qualité. Les plants Vitipep's sont issus de la sélection française et produits exclusivement en France. Son cahier des charges fournit plusieurs gages de qualité, à commencer par la sélection rigoureuse du matériel végétal et une prospection sanitaire accrue. La traçabilité est garantie à toutes les étapes, de la multiplication jusqu'à la vente. Un contrôle annuel est réalisé par un organisme indépendant. Les premiers plants Vitipep's sont attendus pour 2020. La création de la marque s'inscrit dans le Plan national de lutte contre le dépérissement de la vigne.

Rencontre

" Être acteur de la lutte "contre le dépérissement"

Avec Caroline Pretet-Lataste, CONSULTANTE AU CNIV

Le dépérissement du vignoble, qui ampute chaque hectare de 4,6 hl de vin, n'est pas une fatalité. La filière a décrété l'état d'urgence. Le site plan-deperissement-vigne.fr propose deux outils en ligne pour se former et réaliser son autodiagnostic.

EN QUOI CONSISTE LA WEB-FORMATION PROPOSÉE SUR LE SITE ?

L'objectif est d'apporter des informations sur la réalité du phénomène, ses causes, ses incidences économiques ou encore la reconnaissance des symptÔmes. L'un des modules aborde les pratiques de prévention et esquisse des solutions, car il en existe, d'ores et déjà applicables par les viticulteurs. S'agissant des maladies du bois, sont abordées par exemple les techniques de curetage, de regreffage et de recépage. Environ deux heures sont requises pour passer en revue les quatre modules, faits de quizz, d'écrans animés, d'interviews d'experts. On peut aborder la formation par n'importe quel module, y revenir à tout moment, sur une durée non limitée dans le temps. Elle est accessible à tous et offre des liens avec des experts locaux. Cf http://webformation. plan-deperissement-vigne.fr

EN QUOI CONSISTE L'OUTIL D'ÉVALUATION EN LIGNE ?

Cet outil, accessible lui aussi sur le site plan-deperissement-vigne.fr, permet à chaque viticulteur de positionner son vignoble sur une échelle de risque à trois gradients : exposé, potentiellement sensible ou à faible risque. Il faut environ dix minutes pour obtenir un diagnostic personnalisé, après avoir répondu à une trentaine de questions concernant le domaine, les pratiques en vigueur en matière de taille, les rendements ou encore les taux de manquants, le tout sur une parcelle représentative de l'exploitation. A partir de ces données, l'outil calcule le temps au bout duquel la parcelle compterait 40 % de pieds manquants si aucun remplacement n'était effectué. L'outil est adapté à toutes les régions viticoles et s'enrichit continuellement, sous l'effet de la contribution des viticulteurs.

APRÈS TROIS ANS D'EXISTENCE, OÙ EN EST-ON ?

L'année 2019 marquera un point d'étape important avec la présentation des premiers résultats des programmes de recherche lancés en 2017. 14 programmes de recherche sont déjà financés. La recherche est l'une des quatre ambitions du Plan national de lutte contre le dépérissement, aux cÔtés des actions de sensibilisation et de formation des viticulteurs, de la mise en place d'un observatoire du vignoble et d'actions spécifiques sur le matériel végétal. Cette lutte multi-cibles doit permettre, à terme, de juguler un phénomène, et dont les impacts dépassent les frontières françaises.

Uni éditions
Éditeur : Uni-médias, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Nicole Derrien • Comité éditorial : Sophie Caron • Rédaction : Raphaël Lecocq • Dépôt légal : décembre 2018

La lettre de Janvier 2019

Événements

Marché aux vins à Ampuis

Du 18 au 21 Janvier 2019


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Salon Millésime Bio à Montpellier

Du 28 au 30 Janvier 2019


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Wine Paris

Du 11 au 13 Février 2019


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Salon des vins
de Tain l’Hermitage


Du 22 au 25 Février 2019


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Salon international
de l'agriculture à Paris


Du 23 Février au 03 Mars 2019


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Vinexpo New York

Du 04 au 05 Mars 2019


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Salon Prowein à Dusseldorf

Du 17 au 19 Mars 2019


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Découvertes en Vallée du Rhône

Du 15 au 18 Avril 2019


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Décryptage

Ce niveau de récolte est supérieur de 26 % à celui enregistré en 2017 (35,6 millions hl) et de 6 % à celui de la moyenne des cinq dernières années. Il faut dire que le millésime 2017, victime de multiples aléas climatiques, était le plus faible jamais enregistré depuis 1945. Le cru 2018 restera marqué par la virulence du mildiou, qui s’est manifesté dans de nombreux bassins de production, à l’exception de ceux du Nord-Est. Les plus fortes hausses de production, comparativement à 2017, sont enregistrées dans le Jura (+154%), en Champagne (+51%) et dans le Bordelais (+46%). La hausse est contenue à +10% dans le Sud-Est ainsi qu’en Corse.

46,6 millions hl C’est le volume de la récolte viticole française pour l’année 2018, selon les prévisions établies au 1er novembre par le ministère de l’Agriculture.


Dossier



De nouveaux moyens de lutte contre la grêle


L’utilisation de filets anti-grêle est désormais autorisée dans les vignes à AOC et à IGP. Côté lutte active, l’ensemencement en sels hygroscopiques s’opère par de nouveaux vecteurs, tels que des ballons gonflés à l’hélium.

La protection contre la grêle combine des moyens de lutte dite active ou passive. Dans cette dernière catégorie figurent les filets anti-grêle. Ils constituent une barrière physique à l’épreuve de la grêle, indépendante de la soudaineté des épisodes climatiques et de la taille des grêlons. Déployés dans les vergers ainsi que dans les vignes destinées à produire des raisins de table, leur utilisation était jusqu’à présent proscrite dans les vignes à AOP et à IGP. Mais, à la lumière d’une expérimentation conduite pendant trois ans en Bourgogne, l’INAO vient d’ouvrir la voie à leur usage dans les vignes à raisins de cuve. Le déploiement de filets n’a modifié ni le microclimat ni les caractéristiques organoleptiques des vins, deux points de vigilance de l’INAO, qui n’a pas non plus relevé d’incidence rédhibitoire sur le paysage. Sous réserve que les Organismes de défense et de gestion (ODG) modifient leur cahier des charges, les filets anti-grêle pourront être déployés dans les vignes à AOC et à IGP.

Canons anti-grêle

Si la barrière réglementaire est tombée, le prix de la protection, compris entre 15 000 €/ha et 20 000 €/ha, devrait réserver la technique aux parcelles à haute valeur ajoutée. Pour prévenir la chute des grêlons, il existe une méthode de lutte dite active, consistant à ensemencer les nuages grêligènes en sels hygroscopiques au moyen de canons anti-grêle à air comprimé. La propulsion de noyaux glaçogènes à iodure d’argent a pour effet d’augmenter le nombre de cristaux de glace en présence, aboutissant à la constitution de grêlons plus nombreux mais plus petits. Ces petits grêlons auront davantage de chances de fondre en partie sinon totalement avant leur chute au sol. Et ceux qui atteindront effectivement le sol causeront moins d’impacts que de gros grêlons. Cette méthode de lutte suppose une implication collective gérée par l’Anelfa (Association nationale d’études et de lutte contre les fléaux atmosphériques) à l’échelle des territoires à protéger, assortie de système d’alerte, pour un coût contenu à environ 10 €/ ha. Environ 10% du territoire était couvert par ce système en 2017.

Détection et lutte active

Les canons à ondes de choc constituent une autre alternative mais leur efficacité doit être confirmée tandis que le risque de nuisance sonore mérite d’être évalué selon le contexte. Autre solution : l’ensemencement des nuages en sels hygroscopiques. Proposée par Selerys, un spécialiste de la détection du risque orageux, elle fait appel à un radar, opérationnel dans un rayon de 30 km, couplé à un logiciel d’analyses de cellules orageuses et à une base de données historiques. Entre 30 minutes et 1 heure avant l’arrivée de l’orage sur son exploitation, le producteur est alerté par mail et sms, lui laissant ainsi le temps de mettre en oeuvre son ballon porteur de sels hygroscopiques et propulsé à l’hélium. Le système Laïco a fait ses premières armes en Bourgogne, dans la Drôme, les Côtes du Rhône et les Bouches-du-Rhône.

Focus

Des fils électriques antigel

Créée par un vigneron champenois, la société Alto’gel a revisité un système de fils chauffants, brevet à l’appui. L’effet anti-gel s’opère par le réchauffement de l’atmosphère dans un rayon de 5 à 7 cm autour du fil, auquel s’ajoute un effet à distance par la circulation de la sève réchauffée. Parsemé de résistances, le fil électrique est agrafé conjointement au fil porteur et au cordon. En bout de rang, une araignée assure la liaison entre le fil et l’armoire électrique, alimentée par un groupe électrogène. Le système est incompatible avec la taille Chablis et ses trois baguettes obliques. Mais Alto’gel dispose d’un potentiel de développement en Guyot et en cordon de Royat, en Champagne et bien évidemment dans d’autres vignobles avec des systèmes de tailles similaires, c’est-à-dire offrant un maximum de contact entre le bois et le fil chauffant.

En clair

Le digital s’invite dans le vignoble

Les technologies numériques sont porteuses d’atouts économiques et de bienfaits environnementaux. Deux Digifermes viticoles ont vocation à les explorer et à favoriser leur adoption par le plus grand monde.

Créé en 2016, le label Digifermes est une marque déposée par Arvalis Institut du végétal, en partenariat avec l’Institut de l’élevage, l’Institut technique de la betterave, Terres Inovia et les instituts techniques agricoles (ACTA). Il distingue des fermes expérimentales mettant en oeuvre les technologies du numérique : big data, objets connectés, robotique, intelligence artificielle. Le réseau compte actuellement 13 Digifermes et parmi les dernières labellisées figurent deux stations de recherche à vocation viticole : le Domaine de Plumecoq (Marne) soutenu par le Comité interprofessionnel du vin de Champagne d’une part et le V’innopôle Sud-Ouest (Tarn) d’autre part, géré par la Maison des Vins de Gaillac et adossé à l’Institut français de la vigne et du vin (IFV).

Robotique et cartographie

La Digiferme V’innopôle Sud-Ouest, riche de 300 cépages sur 15 ha, conduit des expérimentations relatives à l’agronomie (capteurs, cartographies), à la protection du vignoble (modélisation, pulvérisateur innovant), à la mécanisation ou encore à la robotique. Dans ce domaine, la Digiferme jauge la capacité des robots à assurer l’entretien mécanique des sols, en intégralité et en totale autonomie, en résonance avec la recherche d’alternatives au désherbage chimique, sans occulter la dimension économique. La cartographie de sol est un autre axe de recherche du V’innopôle Sud-Ouest. L’objectif est de caractériser l’hétérogénéité intra-parcellaire et d’identifier des corrélations avec les caractéristiques des raisins. Deux finalités pratiques sont escomptées : corriger l’hétérogénéité par des pratiques idoines sinon différencier la vendange.

Intelligence artificielle

La Digiferme de Plumecoq regroupe 10 ha d’un seul tenant, divisé en plusieurs lots. Sa stratégie numérique repose sur deux piliers. Le premier, axé sur les automoteurs autonomes, porte des enjeux sociaux environnementaux. Il s’agit de prémunir les opérateurs des risques de retournement, des troubles musculosquelettiques ainsi que de limiter leur exposition aux produits phytosanitaires. Le second pilier vise à automatiser les saisies et l’intelligence artificielle pour consacrer plus de temps à la réflexion et à l’adaptation des pratiques viticoles grâce à des capteurs et des outils d’aide à la décision. Les travaux portent notamment sur l’appréhension du stress hydrique de la vigne, sur les phénomènes de compaction et de fluage des sols ou encore sur la mise au point de nouveaux indicateurs de maturité, destinés à identifier précocement les risques de dégradation des baies à l’approche des vendanges.

Uni éditions
Éditeur : Uni-médias, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Nicole Derrien • Comité éditorial : Sophie Caron • Rédaction : Raphaël Lecocq • Dépôt légal : décembre 2018

La lettre d'Octobre 2018

Événements

Rencontres économiques agricoles sur le thème des aléas climatiques

Le 15 Novembre 2018
Au Crédit Agricole Sud Rhône alpes
290, Rue Faventines - 26 000 Valence
À partir de 17h30

Il est encore temps de vous inscrire !

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Marché aux vins de Cornas

Du 30 Novembre au 2 Décembre 2018


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Marché aux vins à Chavanay

Du 7 au 10 Décembre 2018


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Marché aux vins à Ampuis

Du 18 au 21 Janvier 2019


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Dossiers de restructurations du vignoble 2018/2021 :


Si vous avez déposé un dossier de demande d’inscription au plan collectif de restructuration du vignoble 2018/2021 (date limite au 31 Octobre 2018), vous allez recevoir un courrier du syndicat qui vous indique les pièces à fournir. Vous aurez peut-être besoin d’une caution bancaire (elle est facultative) avant le 31 Décembre 2018. Votre conseiller est à votre disposition et nous vous invitons à le contacter au plus vite.

Décryptage

Après 3 500 ha en 2016 et 4 530 ha en 2017, la superficie du vignoble français pourrait croître de 5 807 ha au titre de 2018. Entré en vigueur le 1er janvier 2016, le règlement européen a instauré, jusqu’en 2030 un droit à la croissance de 1 % par an maximum du vignoble de chaque État membre de l’Union européenne.
Les demandes d’autorisation de plantation, closes le 15 mai dernier, se sont élevées à 11 052 ha, soit 7,5 % de plus qu’en 2017, tout en demeurant sous le seuil de 1 %.
La différence entre les demandes et les autorisations futures s’explique par les dépassements de contingents fixés par les Organismes de défense et de gestion.

5 807 ha C’est, selon FranceAgriMer, le maximum d’autorisations de plantations nouvelles
pour 2018.


Dossier



Foncier viticole : tous les indicateurs à la hausse


Les prix à l’hectare et le montant global des transactions confirment cette année encore une tendance de fond.

La chute historique de la récolte 2017 (36,8 millions hl soit une baisse de 18 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années), n’aura donc eu aucune incidence sur la valorisation foncière du vignoble. En effet selon la Fédération nationale des Safer, le prix des vignes, classées en quatre catégories, a progressé en moyenne dans des proportions comprises entre 2,3 % pour les AOP hors Champagne (69 300 €/ha) et 8,1 % pour les vignes à eaux-de-vie AOP (46 900 €/ha). Le prix des vignes produisant le Champagne progresse quant à lui de 0,8 % (1 122 500 €/ha). À l’opposé, le prix moyen des vignes hors AOP (13 800 €/ha) s’est apprécié de 3 %. En AOP, les hausses les plus marquées sont enregistrées en Alsace (+7 %), en Vallée du Rhône- Provence (+5,5 %), en Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura (+4,9 %), en Val de Loire-Centre (+3,8 %) et en Bordeaux-Aquitaine (+3,1 %).

Une hausse constante pour les vignes AOP depuis 20 ans

La croissance des prix enregistrée en 2017 s’inscrit dans un mouvement haussier quasiment ininterrompu depuis 1997, à quelques inflexions près. Celui des vignes AOP a ainsi été multiplié en moyenne par 2,5 (hors inflation) durant cette période, soit un coefficient multiplicateur de 3,3 pour le Champagne, de 1,7 pour les autres AOP et de 2,3 pour les eaux-de-vie AOP depuis 2004. En comparaison, le prix des vignes hors AOP n’a progressé que de 22 % depuis 2010. Selon la FNSafer, le premier facteur d’augmentation reste la baisse des taux d’intérêt, devant l’évolution du revenu viticole. Ces revenus sont globalement orientés à la hausse depuis 2006, hormis le creux des années 2008 et 2009, ainsi que 2017, du fait d’aléas climatiques marqués. Ils résultent notamment de la bonne santé des grands crus qui s’exportent hors de l’Europe et bénéficient de la croissance mondiale. Les 482 000 ha répertoriés dans les 9 bassins viticoles AOP sont ainsi valorisés à 69,4 milliards d’euros, en hausse de 2,3 % par rapport à 2016.

Progression des transactions

En 2017, le marché foncier viticole est caractérisé par une progression des volumes, qui atteignent 9 460 transactions (+2,8 % par rapport à 2016) pour une surface de 16 900 ha (+7,9 %) et une valeur de 1,3 milliard d’euros (+ 59,9 %). Le bond en valeur s’explique par la présence de plusieurs ventes exceptionnelles, les 10 plus grosses transactions représentant presque un tiers de la valeur totale du marché. Tous les bassins enregistrent des hausses, à l’exception du Languedoc-Roussillon, en retrait après trois ans de progression. Ce bassin demeure leader du point de vue des transactions et des surfaces. Entre 2016 et 2017, les personnes physiques agricoles, toujours majoritaires en nombre de transactions (52 % de part de marché), enregistrent une stagnation de leurs transactions en nombre (-0,6 %) mais une hausse en surface (+4,5 %) et en valeur (+19 %). Les sociétés d’exploitation enregistrent un repli du nombre de transactions (-0,8 %), qui ne se retrouve pas dans les surfaces captées (+10,3 %) ni les valeurs (+90 %). Les ratios entre biens libres et biens loués sont les suivants : 6 670 transactions, 11 400 ha et 519 M € pour les premiers contre 2 790 transactions, 5 500 ha et 737 M € pour les seconds.

Focus

Les délimitations parcellaires des AOC en ligne

Les données cartographiques de l’INAO sont désormais accessibles sur le géoportail de l’IGN ainsi que sur la plateforme ouverte des données publiques françaises. Cette publication représente pour l’heure 289 appellations et près de 3,8 millions de parcelles...
Cette mise à disposition des données cartographiques de l’INAO s’inscrit dans le cadre de la République numérique et de la Directive européenne INSPIRE. Jusqu’alors, l’INAO mettait à disposition ses données sur demande. Désormais, elles sont accessibles au plus grand nombre.

En clair

La consommation hors domicile est-elle l’avenir du vin ?

La restauration hors domicile, qui ne cesse de progresser, constitue un relais de croissance pour le vin, qui l’accompagne souvent. C’est ce que révèle une étude diligentée auprès de Kantar Worldpanel par les professionnels des vins AOP (CNIV) et FranceAgriMer.

Qu'entend-on par restauration hors domicile ?

Elle comprend trois catégories de circuits que sont les établissements avec service à table ou avec service rapide (restaurants, brasseries, bars...), les lieux d’achat dits d’impulsion (stations- services, tabacs-presses...) et la restauration collective. Les restaurants et brasseries concentrent 44 % des dépenses, devant les boulangeries et la restauration rapide (27 %), les cafés, bars... (6 %).

Que représente-t-elle et comment évolue-t-elle ?

La restauration hors domicile représente 30 % des dépenses alimentaires de ménages, en progression de 6,1 % quand la restauration à domicile régresse de 1,7 %. 96 % des Français de 15 à 75 ans ont acheté des produits alimentaires plus d’une fois par semaine pour une consommation en dehors de leur domicile en 2017 (hors restauration collective). Solides ou liquides, la somme consacrée à ces repas et en-cas a atteint un budget d’environ 600€ par personne. Et la tendance est à la hausse.

Que représente la consommation de vin hors domicile ?

Toujours selon la même enquête, plus d’une personne sur trois a acheté au moins une fois du vin tranquille dans l’année en restauration hors domicile, contre 41 % pour la bière. Le taux de pénétration des vins effervescents n’est que de 10%, ce qui peut s’expliquer par le prix moyen d’achat de 30,0€/l constaté, tandis que la bière se positionne à 9,6€/l et les vins tranquilles à 15,2 €/l. En valeur, les boissons alcoolisées représentent 9 % des dépenses (soit 93 euros en moyenne par an), contre 6 % pour les boissons sans alcool (44€/an).

Rouge, blanc ou rosé ?

Comme à domicile, les vins tranquilles rouges dominent les achats à l’extérieur (40 % du total des vins en volume) mais ils sont talonnés par les rosés (35 % des volumes). Avec 23 %, les blancs surperforment à l’extérieur. Les vins effervescents sont moins concernés que les vins tranquilles par les achats hors domicile. Mais les acheteurs ont un profil plus jeune et sont davantage issus des classes moyennes modestes que les acheteurs de vins tranquilles.

Qui achète du vin hors domicile ?

Plutôt un homme, du Sud ou de la région parisienne, âgé de plus de 50 ans. Les 60-75 représentent un quart des acheteurs alors qu’ils ne représentent que 14 % de la population. À noter que dans ce domaine, la parité est actée : les femmes représentent 48 % des achats de vin et 49 % du chiffre d’affaires.

Uni éditions
Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq

La lettre de Juillet 2018

Événements

Les nuits diviniques à Vinsobres

Le 09 Août


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Salon des vins de St Péray

Les 1er et 2 Septembre


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Festival des humoristes à Tournon sur Rhône/Tain l’Hermitage

Du 23 Août au 1er Septembre


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Dossiers de restructurations du vignoble 2018/2019 :


Une nouvelle période de dépôt de demande d’aides va s’ouvrir cet automne. Si vous souhaitez en bénéficier vous aurez peut-être besoin d’une caution bancaire . Votre conseiller est à votre disposition et nous vous invitons à le contacter au plus vite.

Décryptage

Ils ont vocation à démontrer la performance de vignobles innovants éco-intensifs et sont destinés à satisfaire les marchés de la grande distribution ainsi que l’export, des marchés en croissance respective de 46 % et 10 % selon l’Anivin, l’Association nationale interprofessionnelle des vins de France. Ces marchés sont actuellement satisfaits pour l’essentiel par des surplus de vins IGP voire AOP, et par des importations européennes, notamment espagnoles. Les deux vignobles seront établis par les Grands chais de France pour l’un et par Evoc-Vinadeis pour l’autre, en partenariat avec l’Anivin et l’Institut français de la vigne et du vin (IFV).

60 ha C’est la surface cumulée de deux sites pilotes situés dans l’Aude et dédiés à la production de Vins de France sans indication géographique (VSIG).


Dossier



Des cépages résistants et conquérants


L’inscription au catalogue de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium ouvre la voie à la sobriété phytosanitaire. L’INRA prévient les risques de contournement tandis que l’INAO étudie leur intégration dans les cahiers des charges des AOC.

Réduire de 80 à 90 % l’Indice de fréquence de traitement (IFT) du vignoble ? C’est possible selon l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Comment ? Grâce aux cépages résistants au mildiou et à l’oïdium, deux maladies concentrant l’essentiel de la lutte phytopharmaceutique au vignoble. Fort de plus de 40 années de recherches, l’INRA vient d’inscrire au catalogue français les rouges Artaban et Vidoc et les blancs Floreal et Voltis, quatre variétés présentant une résistance totale à l’oïdium et élevée au mildiou. Elles avaient été précédées, en 2017, par un cortège de 12 cépages eux aussi résistants, issus de différents programmes européens, et répondant aux noms de Cabernet cortis, Monarch, Pinotin et Prior pour les rouges et de Bronner, Cabernet blanc, Johanniter, Muscaris, Saphira, Solaris, Soreli et Souvignier gris pour les blancs. D’autres inscriptions sont attendues dans les prochaines années.

Culture pérenne, résistance durable

La quête de cépages résistants n’est pas nouvelle. Elle remonte au début du XXe siècle. Mais au fil des décennies, les exigences agronomiques et organoleptiques en ont fortement limité l’encépagement. Il est aujourd’hui inférieur à 1 %, avec pour principal représentant le Baco blanc, résistant à la pourriture grise et servant la production d’eaux-de-vie. Aujourd’hui, pour être inscrite au catalogue officiel, une variété doit respecter des critères cumulatifs d’intérêts agronomique, technologique et environnemental. Quelques décennies d’exploitation valent bien quelques décennies de sélection... Sont notamment appréhendés les risques de contournement de la résistance par les pathogènes. Même inscrites au catalogue officiel, les variétés résistantes ne sont pas « lâchées » dans la nature. L’INRA en assure le suivi dans le cadre de l’Observatoire national du déploiement des cépages résistants (OsCaR). Sont également scrutées les maladies secondaires telles qu’anthracnose, black-rot, érinose ou phylloxera gallicole..., potentiellement plus nuisibles du fait de la réduction notoire de traitements fongicides.

5 à 10 % dans les AOC ?

Les quatre variétés résistantes inscrites par l’INRA présentent une précocité et une productivité adaptées à de nombreuses régions viticoles françaises. La qualité organoleptique des vins produits est jugée comparable aux cépages témoins, avec des profils bien tranchés pour les deux cépages rouges comme pour les deux blancs. Bien évidemment, dans l’état actuel de la réglementation, ces nouveaux cépages ne figurent sur aucun cahier des charges AOC. Un état de fait qui n’a pas empêché l’Organisme de gestion des AOC « Bordeaux », « Bordeaux supérieur » et « Crémant de Bordeaux » de formuler des demandes d’introduction dans leur cahier des charges, pour des motifs agroécologiques. La requête porte sur l’introduction de cépages résistants à hauteur de 5 % de l’encépagement de l’exploitation et de 10 % de l’assemblage final de la couleur considérée. L’INAO ne s’y est pas montré insensible. Considérant que le dossier était transversal à toutes les AOC viticoles, l’institut a constitué un groupe de travail sur l’évolution de l’encépagement.

Focus

Une plateforme dédiée à l'oenotourisme

Promouvoir et développer l’oenotourisme : tel est l’objectif de la plateforme oenotourime.com, au nom sans équivoque. Basée à Villeurbanne (Rhône), la startup met en avant des offres oenotouristiques couvrant l’ensemble des régions viticoles et assure la mise en relation entre vignerons et touristes. Son moteur de recherche permet d’identifier, outres les régions et domaines, l’offre de prestations oenotouristiques (dégustations, visites du domaine, balades et randonnées, pique-niques dans les vignes, vinothérapie, animations pour les enfants...) ou encore les conditions d’accessibilité. Le site permet de réserver des prestations, qu’elles soient gratuites ou payantes. Selon Atout France, l’agence de développement touristique de la France, une visite à caractère oenotouristique s’accompagne d’un achat de vin 9 fois sur 10...

En clair

« Des stations agro-météo connectées au service de viticulteurs interconnectés »

avec Laure-Anne Théréné, chef de projet chez Pleinchamp
et Jonathan Bonvalot, vigneron à Pernand-Vergelesses (Côte d'Or).


Pleinchamp et la startup Sencrop ont noué un partenariat destiné à faire jouer la synergie entre les prévisions météorologiques du site et les stations connectées positionnées dans des parcelles ciblées. Premiers relevés dans les vignobles de Champagne-Bourgogne et de Cognac, au service du plus grand nombre.

En quoi le service expert météo locale Pleinchamp et Sendcrop sont-ils complémentaires ?

Laure-Anne Théréné : le Service Expert météo locale Pleinchamp permet à ses utilisateurs d’accéder aux prévisions météo à 36 heures et 10 jours pour 3 600 zones locales. Ces prévisions sont réactualisées quatre fois par jour. En nouant un partenariat avec Sencrop, Pleinchamp enrichit son offre de prévisions locales avec des observations à la parcelle issues de stations météo connectées. Leur positionnement ne doit rien au hasard. Il sert un objectif de maillage territorial et engendre un changement d’échelle sur des observations qui, de départementales, deviennent ultra-locales.

En quoi la station météo connectée influe-t-elle sur vos pratiques viticoles ?

Jonathan Bonvalot : abonné au Service Expert météo de Pleinchamp, je bénéficiais déjà de prévisions locales. Le fait d’être équipé d’une station connectée me permet de disposer de données réelles et en temps réel. Le croisement de l’ensemble de ces informations est synonyme d’anticipation et de réactivité. Concrètement, quand la prévision fait craindre un risque de gel, j’installe mes bougies dans les parcelles la veille au soir et quand la station Sencrop déclenche l’alerte que j’ai pré-programmée, je cours les allumer au petit matin. En ce qui concerne la lutte contre les maladies, les prévisions locales me mettent en alerte face au risque de contamination tandis que les relevés cumulés, enregistrés et communiqués par la station font office d’élément déclencheur dans le cadre d’une lutte toujours plus raisonnée.

Ce service est-il accessible à tous les viticulteurs des vignobles concernés ?

L.-A. T. : en Champagne-Bourgogne comme en Cognac, le partenariat entre Pleinchamp et Sencrop s’est traduit par la mise en place d’une cinquantaine de stations connectées. Les viticulteurs équipés ont la possibilité de se connecter aux stations voisines dont les données peuvent intéresser leur propre parcelle. Mais le partenariat a vocation à servir toute une communauté de viticulteurs autour des deux vignobles pilotes. Comment ? Par le biais d’une page internet dédiée à ce réseau de stations Sencrop accessible sur Pleinchamp.com. Il est également possible de rejoindre cette communauté en s’équipant d’une station météo Sencrop, une station connectée au service de viticulteurs interconnectés.


Pour en savoir plus : http://sencrop.com/pleinchamp-cognac-champagne-bourgogne.

Uni éditions
Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq

La lettre de Mai 2018

Événements

Balade gourmande des terroirs à Vinsobres

Le 20 Mai


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7e Fête du Brézème à Livron (26)

Le 27 Mai


OEnotourisme à Ruoms

Du 02 au 10 Juin


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Fête des vins et de l'huile d'olives de Nyons à Venterol

Le 29 Juillet


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Décryptage

Le chiffre d’affaires a bondi de 8,5 % et permet à la filière de battre un nouveau record. Le solde commercial s’établit à 11,5 milliards, en progression de 9,5 %, confortant la deuxième place du secteur derrière l’aéronautique. Avec 8,7 milliards, les vins enregistrent une progression de 10 % de leur chiffre d’affaires et de 6 % en volume, renversant sur ce point la tendance des années passées. Les spiritueux profitent également de la croissance, tant en chiffre d’affaires (4,2 milliards, +6 %), qu’en volume (+2,4 %). En ce qui concerne les destinations, l’Union européenne (4,4 milliards, +5 %), devance les États-Unis (3 milliards , +9,5 %) et la Chine (1,2 milliard, +25 %).

12,9 milliards € C’est le chiffre d’affaires réalisé par les vins et spiritueux français à l’export en 2017, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).

Dossier

Plan de filière : entre responsabilité sociétale et développement économique

Au plan sociétal, la filière vitivinicole inscrit son avenir dans la durabilité. Au plan quantitatif, la pérennité est gagée sur les performances à l’export. Une double ambition qui a comme corollaire le renforcement de la résilience aux aléas.

Bien plus qu’un cocktail. C’est en effet une liste de 45 propositions concrètes et argumentées qui sont distillées dans les 32 pages du Plan de filière rédigé par les acteurs du monde vinicole, production et négoce confondus. Toutes les filières agricoles se sont, du reste, pliées à l’exercice demandé par le ministère de l’Agriculture, dans le cadre des États généraux de l’alimentation. Un passage obligé pour s’inscrire dans le Grand plan d’investissement de l’agriculture, crédité de 5 milliards d’euros. « Nous avons construit un plan équilibré entre responsabilité sociétale et développement économique. Nous devons améliorer notre compétitivité tout en accélérant les mutations attendues par la société française. Notre plan s’appuie sur un socle fondamental qui est celui de la viticulture durable. Nous sommes prêts à relever ce défi collectivement », déclarent Jean-Marie Barillère, président du CNIV et Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vins de FranceAgriMer.

Responsabilité sociétale et environnementale

Au plan environnemental, la filière vise la sortie des produits phytosanitaires, sous réserve de trouver des voies alternatives fiables et garantissant le maintien d’une production tant en quantité qu’en qualité. L’efficience des applications sera rehaussée sous l’effet de nouvelles pratiques et de nouveaux matériels. Les cahiers des charges des Indications géographiques accompagneront la transition (modes de conduite, cépages résistants) en même temps qu’elles anticiperont le changement climatique. La santé et la sécurité des salariés et exploitants ainsi que l’attention portée aux riverains n’est pas oubliée. Les démarches de certification se porteront garantes de tous ces engagements, avec l’objectif affiché d’atteindre un taux de 50 % d’exploitations certifiées Haute valeur environnementale (HVE) d’ici à 2025. L’attention portée aux citoyens et aux consommateurs est un autre axe majeur du Plan. La filière est prête à s’associer à une politique de prévention co-construite avec les pouvoirs publics sur les conduites à risque et abusives.

Création et partage de la valeur

La filière n’élude évidemment pas la primauté du volet économique, dans un contexte où la consommation domestique, capitale en termes de compétitivité, est structurellement orientée à la baisse. La filière défend la création de valeur dans tous les bassins de production et dans tous les segments de marché, y compris en entrée et milieu de gamme. Elle se prononce en faveur d’un développement significatif de la contractualisation pluriannuelle et d’une évolution du droit de la concurrence autorisant la discussion, dans le cadre interprofessionnel, sur le prix, les coûts de production et de commercialisation et le partage de la valeur ajoutée. L’export concentre évidemment de lourds enjeux. La filière se prononce pour une politique export plus ambitieuse et plus cohérente en phase avec les attentes de ses marchés. Enfin, pour améliorer la capacité de résilience face aux aléas économiques et climatiques, la filière souhaite agir sur les dispositifs de mise en réserve, la formation à la prévention des risques, la promotion des dispositifs assurantiels. Elle s’engage à promouvoir les dispositifs d’épargne de précaution.

Focus

True Spirit : 1 goutte de vin, 10 minutes, 4 analyses

La start-up française a mis au point un appareil portable d’analyse viticole de haute précision. Se substituant aux analyses de laboratoire, le WineLight Pro est capable d’analyser une dizaine de paramètres tels qu’alcool, sucre, pH, acidités, sulfites etc.

Le process recourt à la spectroscopie et s’opère en 10 minutes, sans manipulation chimique, à partir d’une seule goutte de vin. Il met en œuvre des WineStrip, des consommables capables d’analyser quatre paramètres en simultané. Un logiciel et une interface permettront d’organiser les résultats et d’accéder à une plateforme de conseil technologique. Un démonstrateur est en cours de test dans trois châteaux. True Spirit est lauréat de la 7ème édition du Genopole Young Biotech Award.

En clair

« Amplifier la conversion au bio pour répondre au marché »

avec Patrick Guiraud,
Président de SudVinBio

Le marché a soif mais la filière est défiée par la pyramide des âges. Le salut passe par un renforcement de la recherche et de l’accompagnement technique.

Tous les indicateurs sont-ils au vert pour le vin biologique ?

Depuis cinq ans, la consommation de vin bio enregistre une croissance annuelle de 20 % par an en France. Mais dans le vignoble, le taux de conversion ne suit pas le rythme. Il nous faut en conséquence gérer une situation de relative pénurie. Celle-ci s’avère préjudiciable à la progression du marché et à la captation de nouveaux consommateurs. La France était il y a 10 ans le premier producteur mondial de vin bio. Elle est désormais devancée par l’Espagne et l’Italie, qui connaissent des taux de conversion respectifs de 11 % et 24 % quand la France se situe entre 3 et 4 %.

Quels sont les facteurs limitant la conversion ?

Ils sont de deux ordres. Le premier tient à la pyramide des âges en viticulture, marquée par la prépondérance des viticulteurs de 45 ans et plus. Ce n’est pas la population la plus à même d’entamer une phase de conversion qui peut durer selon le cas jusqu’à trois ans. Il faut donc convaincre les plus jeunes, installés ou en cours d’installation. Les nouvelles générations sont très réceptives à la culture bio. Mais là, un second écueil se présente : celui des contraintes spécifiques liées à la conduite en bio et à la difficulté de maîtriser certains bio-agresseurs. La solution passe par un renforcement des moyens de recherche et par un accompagnement encore plus poussé des producteurs en conversion.

La préservation des prix et des marges est-elle garantie à moyen terme ?

Au sein de SudVinBio, un accord prévoyant une relève des prix actuels de 20 % en cinq ans a été conclu entre producteurs et négociants. Cette action permettra aux deux parties de préserver leurs marges sans mettre en péril la conquête de nouveaux marchés. Un processus gagnant-gagnant, durable et équitable, en phase avec les attentes des consommateurs que nous percevons au travers de la vente directe, qui concentre 40 % du marché du vin bio. L’achat de vin bio est un acte militant qui en prime, induit une consommation modérée.

La France a-t-elle des atouts particuliers à faire valoir ?

Les vins bios français bénéficient d’une très bonne image de marque, en France comme à l’étranger. Il faut reconnaître que notre réglementation en matière de traçabilité, que d’aucuns pourraient juger très sourcilleuse, est un gage de confiance, en plus des qualités propres de nos vins. Il faut préserver ce capital, ce qui passe notamment par une vigilance sur les règles d’étiquetage et notamment l’origine, parfois dévoyée.

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Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq

La lettre de Janvier 2018


Alors que le gel a anéanti 75% de la récolte des vignobles Pestoury, la vente en ligne de vin progresse, chaque année, de 30% et concernera, d'ici 2 ans, 20% du marché français.

Il est donc plus que nécessaire d’être bien assuré pour répondre aux nouvelles demandes et modes de vente.

Événements

Vinisud à Montpellier

Du 18 au 20 Février


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Salon des vins de Tain l’Hermitage

Du 23 au 26 Février


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Décryptage

Le Canada est actuellement le neuvième marché d’exportation pour les vins et spiritueux français. Une position que l’entrée en vigueur du Ceta, l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, est susceptible de renforcer, sous l’effet conjugué du démantèlement intégral des droits de douane, de la limitation de pratiques commerciales anti-concurrentielles des monopoles provinciaux d’importation et de distribution d’alcool et de nouveaux instruments juridiques pour lutter contre les mesures ou pratiques discriminatoires. La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) rappelle que les principales indications géographiques de vins et spiritueux français sont reconnues au Canada depuis 2004.

400 M€ C’est le chiffre d’affaires réalisé par les vins et spiritueux français au Canada, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).

Dossier

Une bouteille sur dix trouve preneur sur Internet

La vente en ligne de vin progresse de 30 % chaque année et concernera 20 % du marché français en 2020. Des perspectives qui aiguisent la soif des différents acteurs, la grande distribution cherchant à rattraper son retard sur les spécialistes.

Après avoir franchi le milliard d’euros de revenus en 2015, la vente de vin sur Internet a atteint 1,5 Md€ en 2016 en France, soit une progression de 30 % selon Kedge Business School. Ce montant correspond à 10 % des achats de vin, tous circuits confondus. La France se situe ainsi parmi les pays les plus en pointe dans le e-commerce du vin, la moyenne mondiale s’établissant à 5 %. Selon une étude du groupe Xerfi, le e-commerce de vin attire toujours plus d’acheteurs : 34 % des Français en ont acheté sur Internet en 2016, contre seulement 10 % en 2013. Pour 15 % d’entre eux environ, Internet est devenu l’unique lieu d’achat de vin. Outre l’effet volume, la croissance du ecommerce s’explique aussi par le caractère majoritairement premium de ce marché, en partie lié aux surcoûts induits par les dépenses marketing et logistiques. Le prix moyen du col y est deux fois plus élevé qu’en grandes surfaces alimentaires. Le panier moyen s’établit à 70 euros en 2016.

E-commerce et m-commerce

Praticité, accélération et amélioration de la fiabilité des livraisons, élargissement de l’offre, renforcement du conseil, effet incitatif de l’avis des internautes, sécurisation du paiement : tel est l’assemblage concourant à la croissance du commerce de vin en ligne, à peine réfréné par la peur de la casse et les frais de port. La généralisation du smartphone a par ailleurs introduit une culture mobile dans l’univers du vin. Le partage des avis sur les réseaux sociaux, le développement d’applications dédiés La vente en ligne de vin progresse de 30 % chaque année et concernera 20 % du marché français en 2020. Des perspectives qui aiguisent la soif des différents acteurs, la grande distribution cherchant à rattraper son retard sur les spécialistes. ainsi que les services de paiement ultra-simplifiés sont autant d’atouts pour le m-commerce s’opérant au moyen d’un smartphone ou d’une tablette, et qui s’octroie 30 % du e-commerce selon le baromètre SoWine. À l’horizon 2020, les projections créditent ce créneau de vente d’une part de marché de 20 %, sous l’effet d’une notoriété et d’une structuration croissantes, de sites plus performants et d’un marketing prédictif mâtiné de big data. Au plan mondial, le partenariat entre Vinexpo et le numéro un chinois de la vente en ligne Alibaba est un indicateur parmi d’autres.

Marché atomisé

Plus de 600 sites marchands spécialisés en vin sont actuellement recensés en France. Le marché est dominé par les acteurs historiques que sont les e-cavistes (Millésima, Vinatis, Wineandco...). Mais les leaders, à savoir Vente-privée (en valeur) et Cdiscount (en volume), appartiennent à deux autres catégories d’opérateurs que sont les sites de ventes privées (1jour1vin, Grandsvinsprivés...) et les marketplaces généralistes (Amazon, eBay, Priceminister...). Ces deux types d’opérateurs devraient voir leur part de marché progresser dans les années à venir, selon les projections de Xerfi. Les grandes surfaces, de leur côté, escomptent rattraper leur retard, misant sur l’enrichissement de leurs sites Internet et le perfectionnement de leurs dispositifs click & collect. Quant aux vignerons indépendants, l’étude leur prédit un avenir sur les marketplaces existantes sinon sur leur propre site pour bénéficier de l’engouement pour les circuits courts.

Focus

Les pulvérisateurs viticoles bientôt labellisés

Les performances des pulvérisateurs sont très inégales. Une labellisation officielle va permettre aux viticulteurs de choisir en connaissance de cause. Les enjeux économiques et environnementaux sont importants.

Les pulvérisateurs ne sont pas tous égaux. Ce n’est un mystère ni pour les constructeurs, ni pour les prescripteurs, ni pour les utilisateurs. Des essais réalisés en Charente par la Chambre d’agriculture et l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) ont mis en évidence des phénomènes de dérive à hauteur de 22 % au sol et de 28 % dans l’air dans le cadre d’applications face par face, techniques les plus recommandables. Globalement, tous les appareils du marché donnent satisfaction du point de vue de l’efficacité contre les maladies et ravageurs, mais au prix d’une dérive dans l’environnement. Pour atteindre les objectifs du plan Écophyto, qui visent à réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques de 25 % à 2020 et de 50 % d’ici à 2025, il suffirait de renforcer l’efficience des applications.

Quatre classes A+, A, B et C

Ce n’est pas impossible. C’est en tout cas ce que démontrent l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’agriculture et l’environnement (Irstea) et l’IFV lors du passage au banc d’essai EvaSprayViti. Quelques appareils, peu nombreux il est vrai, sortent du lot. D’où l’idée d’établir une classification des pulvérisateurs afin d’orienter le choix des viticulteurs vers les plus efficients. En accord avec les constructeurs et les organisations professionnelles, l’Irstea et l’IFV ont proposé la mise en place d’une classification en prenant comme référence les appareils les plus représentatifs du marché, en l’occurrence des voûtes pneumatiques, crédités de la note B. Ceux dont le dépôt sur feuilles, mesuré au banc d’essai EvaSprayViti, est inférieur à celui des voûtes, héritent de la note C. Les appareils plus performants sont partagés en deux classes A et A+. La classe A permet une réduction de la dose d’emploi de 30 % tout en assurant une couverture sur feuilles équivalente à la classe B. Pour la classe A+, la réduction atteint 50 %.

Un label opérationnel d’ici deux ans

Le classement intègrera une note pour trois stades végétatifs : début, milieu et fin. Comme il est inenvisageable, pour des questions de coût et de temps, de passer l’intégralité des pulvérisateurs du marché au banc d’essai, les promoteurs du projet envisagent de classer par défaut les appareils sur la base des tendances observées sur les différentes catégories de pulvérisateurs soumises au banc d’essai, en attribuant la note minimale enregistrée par un appareil équivalent de la même famille (face par face, voute pneumatique etc..). Charge au constructeur qui contesterait sa note de soumettre son appareil au banc d’essai qui servirait alors de juge de paix. Ce mode de labellisation devrait être opérationnelle d’ici fin 2019. L’IFV et l’Irstea poursuivent par ailleurs leurs travaux pour établir un classement à l’égard de la dérive, en s’appuyant sur le tout nouveau banc d’essai EoleDrift.

En clair

« Être assurés nous a permis d’affronter plus sereinement la situation »

Avec Isabelle et Bertrand Pestoury
VIGNOBLES PESTOURY À YVRAC (GIRONDE)

Le gel a anéanti 75 % de la récolte des vignobles Pestoury. Sans l’assurance récoltes, la pérennité même de l’exploitation aurait été menacée. Au-delà de sa dimension financière, l’assurance revêt aussi des considérations psychiques.

Isabelle et Bertrand Pestoury se souviendront longtemps du 27 avril 2017, jour où le gel a anéanti une grande partie de leur vignoble, 33 hectares exactement sur les 35 que compte l’exploitation. Malgré le spectacle de désolation hypothéquant le millésime 2017, les vignerons avaient une source de réconfort, à savoir l’assurance récoltes qu’ils avaient contractée préalablement. Celle-ci n’allait pas leur rendre leurs raisins mais quelque part leur raison. Et potentiellement les raisins des millésimes suivants. « Avant même de savoir comment, quand et combien nous serions indemnisés, le fait d’être assuré nous a permis d’affronter plus sereinement la situation », souligne Bertrand Pestoury. « La vigne était meurtrie mais l’exploitation n’était pas en péril ».

MOINS DE RAISIN, PLUS DE TRAVAIL

La vigne est repartie, compensant, au moins pour la partie végétative, la perte et le retard engendrés par le gel. « Cette phase végétative a été capitale », se souvient le vigneron. « Elle nous a demandé beaucoup de travail. Grâce aux soins que nous avons apportés à la vigne, nous avons pu limiter les pertes à 75 %, ce qui reste énorme. Mais en prime, vis à vis de l’assurance, nous avons ainsi donné des gages concernant l’entretien et le suivi de notre vignoble jusqu’à la récolte, sans quoi le niveau d’indemnisation aurait pu être revu à la baisse ». Au final, sur le fond comme sur la forme, le vigneron est satisfait de la bonne gestion de ce dossier par son assureur, Pacifica.

COUVRIR LES FRAIS DE FONCTIONNEMENT

Faut-il préciser qu’Isabelle et Bertrand Pestoury vont reconduire leur contrat en 2018 ? « Je ne change rien à la formule adoptée », indique le vigneron. « J’ai paramétré mon contrat de telle sorte que les indemnités couvrent les charges de fonctionnement de l’exploitation en cas d’aléa, sans pour autant grever exagérément mes charges d’exploitation les années sans aléa ». Après ce traumatisme, deux incertitudes restent néanmoins à lever, à savoir la réaction de la vigne en 2018, ainsi que celle des clients qui devront pour certains faire l’impasse sur le millésime 2017. Le vigneron mise sur la capacité de résilience de la vigne et des Hommes.

Uni éditions
Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq

La lettre de Octobre 2017

La consommation mondiale de vin progresse mais ne profite pas à tout le monde. En effet, depuis sa sortie de l’Union Européenne, le Royaume Uni enregistre une forte inflation qui a pour effet de ralentir la consommation de vin dans le pays. Découvrez également les clés de la réussite de l’oenotourisme.

Événements

Fascinant week-end sur Rhône Alpes Auvergne

Du 19 au 22 Octobre


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SITEVI

28 au 30 novembre


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Salon des vins de Cornas

1 au 3 Décembre


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Décryptage

La consommation mondiale de vin est attendue en hausse de 1,5 %. Elle profiterait à trois segments en particulier que sont les vins premium (+ 12 %), les vins effervescents (+ 7,4 %) et les rosés (+ 2,2 %). En ce qui concerne les spiritueux, leur consommation à l’échelle mondiale est attendue en hausse de 2,8 %.

En France, l’étude IWSR anticipe une baisse de la consommation de vins tranquilles de 7 % d’ici à 2020, résultant du scénario suivant : - 12,4 % pour les rouges, - 4,2 % pour les blancs et + 0,5 % pour les rosés. La consommation de vins effervescents est attendue en hausse de 4 %.

+ 1,5 % C’est, en volume, la progression attendue du marché mondial du vin à l’horizon 2019, selon une étude prospective présentée par IWSR (International Wine and Spirit Research) pour le compte de Vinexpo.

Dossier

Le Brexit, une menace pour la filière vitivinicole française

Le déclenchement de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pèse déjà sur les prix et la consommation intérieure britannique. La suite est suspendue aux futurs accords commerciaux. Le financement de la Pac est aussi impacté.

Un très bon client : c’est ainsi que peut être qualifié le Royaume-Uni au regard des échanges commerciaux liant la Grande-Bretagne à la France. Tous produits agroalimentaires confondus, la France enregistre en effet, avec l’État britannique, un solde commercial positif de 3 milliards €. Le secteur des vins et spiritueux en est le premier bénéficiaire. Il concentre 31,5 % des exportations françaises pour une valeur de 1,76 milliards €, loin devant les produits laitiers (11,4 %) et les préparations à base de céréales (9,4 %). La France, qui affiche bon an mal an un excédent proche de 10 milliards € dans le secteur des vins et spiritueux, le doit pour partie à la Grande-Bretagne, 2e marché à l’export (10,8 % en valeur), derrière les États-Unis (23,7 %) et devant la Chine (7,9 %). Notre pays est ainsi le premier fournisseur du Royaume-Uni en valeur (29 %), loin devant l’Italie (22 %) et l’Espagne (8 %). Elle est au troisième rang en volume, derrière l’Italie et l’Australie.

Hausse des prix préjudiciable

Il va sans dire que le Brexit porte en germe de quoi faire tanguer les opérateurs français (mais pas seulement), tous segments de marché (vins tranquilles, effervescents, spiritueux) et tous bassins de production confondus. Les premiers impacts n’ont du reste pas tardé à se faire sentir, dès le référendum du 23 juin 2016. La dépréciation de la livre sterling et l’inflexion de l’inflation ont eu pour effet de renchérir les prix et de réfréner la consommation, accentuées par une augmentation concomitante des taxes.En 2016, le Champagne a ainsi accusé un repli de ses exportations de 8 % en volume et de 12,8 % en valeur. À l’horizon 2025, selon l’observatoire de la politique commerciale britannique, la baisse de la livre sterling par rapport à l’euro, combinée à une contraction du PIB, réduirait de 28 % les volumes consommés par les ménages britanniques et augmenterait de 22 % le prix du vin, les vins de qualité et les effervescents étant les plus exposés.

Financement de la Pac

Cette prospective ne tient pas compte de la redéfinition des accords commerciaux inhérente au Brexit. Si le maintien du libre-échange est ardemment souhaité par les professionnels de la filière, ce n’est à cette heure qu’une option, qui n’exclut pas des hypothèses moins optimistes telles que l’instauration de droits de douane, voire de barrières non tarifaires. Mais l’enjeu économique des whiskeys et autres spiritueux britanniques, exportés à hauteur de 2 milliards € vers l’Union européenne, est peut-être de nature à verser un peu d’eau, sinon de la glace, dans le verre des négociateurs les plus zélés. Autre menace collatérale au Brexit : la Politique agricole commune. La Grande-Bretagne est en effet un contributeur net au budget agricole européen. Même si la viticulture n’est pas concernée par des paiements directs, elle bénéficie d’instruments de soutien spécifiques tels que les Programmes nationaux d’aides (PNA). Il appartiendra aux 27 membres de l’UE de réaliser les arbitrages idoines, indépendamment alors de toute interférence de nos amis et voisins britanniques.

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En clair

« L’oenotourisme recèle encore un potentiel de croissance »

Avec Martin Lhuillier,
CHEF DE PRODUIT OENOTOURISME À ATOUT FRANCE*

10 millions d’oenotouristes ont été recensés en France en 2016. Le secteur connaît une croissance annuelle de 3,5 %. Toujours en progression...

QUELLE EST LA RÉALITÉ DE L’OENOTOURISME EN FRANCE EN 2017 ?

La France a enregistré 10 millions d’oenotouristes en 2016 contre 7,5 millions en 2009, soit une croissance annuelle de 3,5 %. La part des oenotouristes étrangers atteint 42 %, enregistrant une croissance de +40 % sur la période, contre +29 % pour la clientèle française, qui reste majoritaire. La dépense globale est estimée à 5,2 milliards d’euros en 2016. Un séjour oenotouristique engendre une dépense moyenne de 1 256 €, dont 240 € en achats de vins, visites, dégustations, stages…

COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS LE SUCCÈS DE L’OENOTOURISME ?

Il est le fruit d’une adéquation entre l’offre et la demande. La France dispose d’une offre dynamique, qualitative, diversifiée et renouvelée. La palette de prestations oenotouristiques est très large : visites de châteaux et maisons de vins, routes des vins, balades et randonnées, musées dédiés, séances de dégustations, stages, conférences, tourisme d’affaires, vinothérapie etc. Cette offre est en phase avec une demande tout autant dynamique. Perçu comme une quête d’enrichissement personnel et culturel, l’oenotourisme est à la mode ! Il recèle encore un potentiel de croissance, qu’Atout France stimule à travers différentes initiatives telles que le site internet visitfrenchwine, le salon Destination Vignobles ou encore des supports vidéo pour accompagner les porteurs de projet, comme les tutos de l’oenotourisme.

QUELLES SONT LES CONDITIONS À RÉUNIR POUR RÉUSSIR SON PROJET OENOTOURISTIQUE ?

L’oenotourisme est une activité exigeante car il faut être un professionnel du vin, doublé d’un professionnel du tourisme. Le développement d’un produit oenotouristique nécessite une analyse du besoin de ses clients et de l’offre concurrente. Ce produit peut favoriser le développement des ventes de vin ou générer des revenus annexes tels que restauration ou hébergement. L’oenotourisme réclame des aptitudes à l’accueil, du temps et des ressources. Il exige également de connaître la réglementation en matière d’accueil du public. Il faut savoir que 10 % des visiteurs sont là pour découvrir les vins et que les autres 90 % sont des vacanciers. Il est donc vivement conseillé de se rapprocher des acteurs territoriaux que sont les offices du tourisme, les agences de voyage ou encore les interprofessions viticoles. Intégrer ces réseaux ou des labels tels que Vignobles et Découvertes est important. Il faut également soigner sa visibilité sur Internet. Enfin, quand un client vous a rendu visite une fois, il faut conserver le lien par tous les moyens.

* Agence de développement touristique de la France (sous tutelle du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères)

Uni éditions
Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq

La lettre de Juillet 2017

L’été qui commence semble déjà placé sous le signe de la canicule et de la sécheresse. Pour se rafraichir, on se plonge dans l’irrigation des vignobles, y compris AOP. Découvrez également une analyse comparative des dix pays compétiteurs de la France viticole.

Événements

Nuits diviniques à Vinsobres - Du 20 Juillet au 10 Août


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1ère fête des Vins et des Olives noires de Nyons à Venterol - 23 Juillet


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42ème fête des vignerons ardéchois - 6 Août


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29ème Festival des humoristes (Tain/Tournon) - 24 Août au 2 Septembre


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Marché aux Vins de Saint-Péray - 2 et 3 Septembre


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Décryptage

Ce règlement instaure, jusqu'en 2030, un droit à la croissance de 1 % par an maximum du vignoble de chaque État membre de l'Union européenne. En 2016, les viticulteurs français avaient fait jouer le 1 % et obtenu le droit de planter 8 057 ha.

Mais compte tenu des limitations établies dans les différents bassins viticoles, le niveau des autorisations délivrées en 2016 est resté bien inférieur au plafond, soit environ 3 500 ha. De plus, beaucoup de surfaces arrachées les années précédentes n'ont, dans les faits, pas été replantées. Finalement, le vignoble français a perdu 11 800 ha entre les campagnes 2016 et 2017, soit 1,5 % de sa surface. L'érosion du vignoble français n'est donc pas (encore) endiguée.

7 939 ha C'est la surface de plantations nouvelles de vigne autorisée par FranceAgriMer en France pour l'année 2017, en vertu du règlement européen entré en vigueur le 1er janvier 2016.

Dossier

L'irrigation, une assurance contre la sécheresse

Interdite dans les vignobles AOP, l'irrigation peut faire l'objet de dérogations dans des conditions exceptionnelles de déficit hydrique.

Le 7 juillet 2016, l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) accède à la demande de l'Organisme de défense et de gestion (ODG) des appellations d'origine protégée côtes-du-rhône et côtes-durhône-villages de pouvoir irriguer les vignes AOP, exposées à un déficit hydrique important, éléments et arguments techniques à l'appui. Oui : il est possible d'irriguer des vignes AOP. Et c'est plutôt heureux, à l'heure où le climat est susceptible d'interférer toujours plus sur la productivité des vignes et la typicité des vins. Le décret 2006-1527 du 4 décembre 2006 autorise en effet l'irrigation des vignes produisant des raisins de cuve jusqu'au 15 août hors des zones d'appellation. En zones d'appellation, l'INAO peut accéder à la demande des ODG, moyennant un strict respect des procédures entourant les déclarations (parcelles, systèmes d'irrigation…), la période (du stade véraison au 15 août), la charge maximale de raisins à l'hectare qui ne doit excéder la valeur fixée dans le cahier des charges de l'appellation

Enjeux quantitatifs et qualitatifs

Les situations de stress hydrique ont des implications directes sur les caractéristiques des vins. L'augmentation du degré d'alcool et la baisse de l'acidité contribuent à la production de vins instables et sensibles. En ce qui concerne les blancs en particulier, les fortes chaleurs brûlent les composants aromatiques et génèrent des vins plats s'écartant du goût des consommateurs. Au plan quantitatif, les baisses de rendements constituent une menace pour l'équilibre de nombreuses exploitations qui peinent à produire les volumes autorisés. La France irrigue 4 % de son vignoble contre 21 % pour l'Espagne, 26 % pour l'Italie et plus de 80 % pour nos autres concurrents. L'installation d'un réseau de goutte à goutte et les installations requises en amont (pompage, filtration) représentent un investissement compris entre 2 000 € et 3 000 €/ha, sans compter la consommation d'eau, comprise entre 300 et 1 000 m3/ha. Au-delà des aspects financiers, l'appréciation de l'état hydrique des parcelles ainsi que la maîtrise du pilotage de l'irrigation exigent une expertise nouvelle de la part des viticulteurs.

Les eaux usées à l'étude

S'il est possible d'irriguer les vignes, il est même envisageable d'avoir recours à des eaux usées, selon l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). Dans la cadre du projet Irri-Alt'Eau, l'INRA a comparé l'irrigation à base d'eaux usées à celle réalisée avec de l'eau de rivière et de l'eau potable. Résultats : aucune différence perceptible, au niveau de la nappe, du sol, de la plante et du vin. La réutilisation des eaux usées traitées pour irriguer est autorisée depuis un arrêté du 2 août 2010, complété par un arrêté du 25 juin 2014. Ces arrêtés spécifient notamment les traitements requis en station d'épuration pour garantir l'innocuité de l'eau vis à vis des cultures, du milieu et de l'Homme. La réutilisation des eaux usées pourrait concourir à maintenir une production agricole, tant en quantité qu'en qualité, en ménageant les tensions entre les différents usagers, dans un contexte de compétition accrue.

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En clair

Remplir l'autre moitié de la bouteille...

Avec FranceAgriMer, le Comité National des Interprofessions des Vins à Appellation d'Origine (CNIV) s'est livré à une analyse comparative des dix principaux compétiteurs de la France viticole. Jean-Marie Barillère pointe les forces, les faiblesses et les leviers d'action de la filière.

Commençons par voir la bouteille à moitié pleine : quelles sont les forces de la France viticole ?

Il faut en préambule rappeler que notre pays est le premier exportateur mondial en valeur, avec une part de marché de 30 %, loin devant l'Italie à 19 %. La France dispose d'une offre très large et jouit d'une très bonne image et d'une forte notoriété à l'export, notamment grâce à ses appellations d'origine. Notre pays s'affirme comme la référence pour les vins premium, à forte valeur ajoutée. Présente sur de nombreux marchés, dont les marchés émergents, la France bénéficie également d'un marché intérieur important, même s'il est en recul.

Quelles sont les faiblesses de la France viticole ?

Si nos exportations continuent de croître, tant en valeur qu'en volume, nos parts de marché s'érodent d'année en année. Pénalisés par des coûts de production élevés et une réglementation contraignante, nous sommes peu présents sur les vins d'entrée de gamme, c'est-à-dire les vins à moins de 5 €. À titre indicatif, le vin en vrac représentait 42 % des échanges mondiaux en 2015 contre 38 % en 1997. En manque de leaders et de grosses entreprises internationales, la France est quasiment absente de ces échanges en tant que pays producteur. Notre pays souffre d'autre part de l'absence d'accord de libre échange sur les nouveaux marchés porteurs, notamment en Asie, contrairement à des pays concurrents, tels que le Chili ou l'Australie.

Quels leviers d'action identifiez-vous ?

Orientée sur un marketing de l'offre, la France peine à adapter ses productions aux demandes du marché, là où l'Italie et le Chili excellent. Il faut élargir le portefeuille de marques ou d'appellations de notoriété internationale dans le domaine des vins tranquilles et développer le segment d'entrée de gamme, ce qui supposerait un assouplissement de nos réglementations et la révision des pratiques culturales. Il faut améliorer la capacité des opérateurs à conquérir des marchés en développant notre force de frappe commerciale à l'export et en se réappropriant la connaissance intime des marchés et la création de valeur, trop souvent délaissées aux importateurs et aux GMS. Il faut enfin négocier des accords de libre-échange, en prenant exemple sur le Chili. C'est à ces conditions que l'on remplira la seconde moitié de la bouteille... et du container.

Uni éditions
Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq

La lettre d'Avril 2017

Le printemps est arrivé, ainsi que les résultats 2016 de la filière viticole française. Retour sur une année marquée par un niveau excellent d'exportations de vins et spiritueux porté notamment par les bonnes performances aux Etats-Unis et en Chine.

Cette belle année est à nuancer néanmoins par une légère baisse, en volume et en valeur, des exportations de vins pendant que l'ensemble des importations continue de grimper et atteint un nouveau record.

Événements

Sophie EYMIN
Finaliste Talents Gourmands

Découvrez une jeune viticultrice installée à Seyssuel depuis 2014. 2017 sera l'année de son premier millésime.
Sa participation lui a permis de gagner la somme de 1000 €.

Lien vidéo

En 2017, le Cellier des Dauphins fête ses 50 ans !

Pour accompagner cet anniversaire, l'Union des Vignerons des Côtes du Rhône (UVCR) prévoit une forte communication dans les mois à venir, avec un nouveau site web et une grande campagne d'affichage dans 90 agglomérations françaises au printemps.

Une minute, un vignoble sur France 2 sur les vins et territoires des Côtes du Rhône

« Côtes du Rhône, terroirs d'accueil »
le 25 avril à 20h55

« Avignon, capitale des Côtes du Rhône »
le 2 mai à 20h35

En replay sur le site de France 2

Décryptage

Ce record fait suite à deux années déjà marquées par de fortes hausses des volumes importés (+23 % en 2014 et +11 % en 2015). La majeure partie de ces volumes correspond à des vins en vrac sans indication géographique (SIG) et sans mention de cépage, provenant très majoritairement d'Espagne. La France a de plus en plus de difficultés à satisfaire la demande en vins SIG à la fois sur son propre marché mais aussi sur ses marchés d'exportation.

Elle est ainsi le deuxième plus grand pays importateur de vin en vrac au monde derrière l'Allemagne. En valeur, les importations françaises atteignent 670 millions d'euros, en baisse de 1 % par rapport à 2015.

7,52 millions hl C'est le volume de vin importé par la France en 2016, en hausse de 5 % par rapport à 2015. Un record, selon FranceAgriMer.

Dossier

Des performances record à l'exportation portées par les spiritueux

Les exportations de vins et spiritueux se sont établies à 11,9 milliards d'euros, générant un excédent commercial de 10,5 milliards d'euros. Un excellent millésime en 2016 à pondérer cependant par la légère baisse de la valeur des vins exportés.

Avec un montant de 11,9 milliards d'euros, le chiffre d'affaires réalisé à l'export par les vins et spiritueux « made in France » s'est apprécié de 1,2% en 2016, établissant au passage un nouveau record. « Ce résultat est dans la lignée de 2015 », commente Christophe Navarre, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). « Dans un marché globalement dynamique, les vins et spiritueux français restent bien positionnés ». L'excédent commercial atteint 10,5 milliards d'euros, en hausse de 1%, dans un contexte où la France est confrontée à une dégradation de sa balance commerciale. Les vins et spiritueux constituent la deuxième force commerciale à l'export, derrière l'aéronautique.

Cognac, Etats-Unis, Chine

Ce sont les trois mots-clés du millésime 2016. Cognac parce que ce spiritueux, crédité d'un chiffre d'affaires de 2,7 milliards d'euros, soit 70% de la catégorie et 23% du total des exportations, a enregistré une hausse de 6,5% en valeur et de 5,5% en volume. Etats-Unis d'Amérique parce ce pays est plus que jamais la première destination mondiale de nos vins et spiritueux, assurant près d'un quart (23%) de nos débouchés, enregistrant en valeur une hausse de 8% en 2016 et de 45% sur la période 2013-2016. Chine enfin parce que ce marché s'est envolé de 13% en 2016 pour flirter avec le milliard d'euros de chiffre d'affaires (938 millions d'euros), détrônant l'Allemagne (823 millions d'euros) de sa troisième place. Le Royaume-Uni conserve sa deuxième place (1,3 milliard d'euros) mais accuse une forte baisse (-7,6%), en raison principalement de l'impact de la hausse de la Livre sterling sur les ventes de Champagne dans ce pays, son deuxième marché de destination. Contrairement aux spiritueux, les exportations de vins sont en léger retrait en valeur (-0,8%) tandis que leurs volumes continuent à régresser (-1,8%). Les vins effervescents et notamment le Champagne (-2,5% en valeur) ont très légèrement contre-performé en 2016 tandis que les vins tranquilles restent pénalisés par une tension sur les disponibilités (-0,5% en volume pour les AOC et -5,4% pour les IGP). « Nous devons réagir sans plus attendre afin d'accroître notre capacité de production et d'exportation, en particulier sur les nouveaux marchés, relais de croissance de demain », confirme Christophe Navarre. Pour la FEVS, l'année 2017 se présente sous de bons auspices. Outre une relance des capacités de production, face à un marché domestique en baisse, la Fédé- ration préconise d'aborder l'exportation comme la clé de voûte du développement du secteur des vins et spiritueux.

Focus

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En clair

E-Millésime, un service d'aide à la transaction

Fort de son leadership dans le secteur viticole, le groupe Crédit Agricole propose avec la plateforme e-Millésime une mise en relation confidentielle et sécurisée entre candidats à la vente et à l'achat de propriétés

Créée en 2015, Sodica Millésime est la filiale du Crédit Agricole dédiée aux opérations de fusion acquisition dans la filière viticole, ciblant des transactions d'entreprises de taille moyenne à grande, dans le secteur de la production (châteaux, domaines…) mais également en amont (fournisseurs…) et en aval (négoce…) de la filière. Avec e-Millésime, le groupe Crédit Agricole élargit son spectre d'activité. « Avec ce nouveau produit, nous allons assurer le rapprochement entre des projets de vente et des projets d'achat de propriétés viticoles », explique Alain Crohem, directeur de Sodica Millésime. « Ces projets auront été identifiés par les conseillers des Caisses régionales du Crédit Agricole ainsi que par les chargés d'affaires des banques d'entreprises et banques privées du Groupe ».

Un service d'intermédiation

Concrètement, un propriétaire désireux de vendre son domaine viticole de moins de 5 millions d'euros, le fera savoir à son conseiller. Ce dernier lui proposera alors de consigner l'ensemble des caractéristiques du domaine sur le service intranet e-Millésime. « Cet intranet est en quelque sorte une base de données répertoriant l'ensemble des projets de vente sur tout le territoire national », précise Sophie Payen, responsable d'e-Millésime. « Cette même base de données va également recenser l'ensemble des intentions déclarées à l'achat identifiées par les chargés d'affaires du Groupe Crédit Agricole, en France et à l'international. Nos experts assureront l'intermédiation entre les deux parties ».

Un intranet ultra-confidentiel

La plate-forme e-Millésime n'est ni une application mobile ni un site internet accessible à tout un chacun. Les conseillers et chargés d'affaires des différentes filiales du Groupe n'ont du reste accès qu'à la partie déclarative des projets. Par souci de confidentialité et de sécurité, l'accès à l'intégralité de la base est du seul ressort des experts e-Millésime. « Fort de sa connaissance des mécanismes de valorisation des domaines viticoles, le Groupe Crédit Agricole complète ainsi sa gamme de services dédiés à la filière », se réjouit Alain Crohem.

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Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq

La lettre de Janvier 2017

Après une année 2016 difficile sur le plan climatique pour une partie de la viticulture de notre territoire, l'année qui débute est placée sous le signe de la protection. Découvrez nos conseils et solutions pour vous accompagner en 2017.

Pour commencer sur une bonne note, participez aux Talents Gourmands, concours qui récompense tous les professionnels de la gastronomie, « du champ à l'assiette ».

Meilleurs vœux à tous et bonne année 2017 !

Événements

  • 2 janvier au 12 février

    3ème édition du concours Talents Gourmands
    Partagez votre passion et votre terroir pour devenir l'un des Talents Gourmands.

    Plus d'informations et inscriptions
  • 24 au 27 février

    Salon des vins
    de Tain l'Hermitage

    Plus d'informations
  • 10 au 13 Avril

    "Découverte en Vallée du Rhône"
    à Avignon, Tain l'Hermitage, Mauves et Ampuis

    Plus d'informations

Décryptage

Ce niveau de récolte est inférieur de 10 % à celui de 2015 et de 6 % à la moyenne des 5 dernières années. Si la prévision se confirme, le millésime 2016 sera l'un des plus sobres des 30 dernières années. L'explication réside dans la succession d'accidents climatiques (gel, grêle, sécheresse) affectant de nombreux bassins de production, amplifiée dans certains cas par des attaques parasitaires. Dans de nombreux vignobles, la baisse de la production s'accompagne d'une grande hétérogénéité selon les parcelles ou les cépages.

43,2 millions hl C'est le volume de la récolte française pour l'année 2016, selon les prévisions établies au 1er novembre par le ministère de l'Agriculture.

Dossier

Les vins effervescents pétillent toujours davantage

Derrière le Champagne, qui a battu des records de vente à l'export en 2015, les autres effervescents tels que les crémants enregistrent de belles performances. Seuls les vins d'entrée de gamme font défaut sur le marché international. Mais est-ce une lacune ?

Signe que les vins effervescents ont le vent en poupe : la Savoie vient de rejoindre le club des crémants de France, comptant Alsace, Bordeaux, Bourgogne, Die, Jura, Limoux et Loire. « Les crémants ne sont plus seulement des vins incontournables pour ces différents vignobles », se réjouit Olivier Sohler, directeur de la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant. « Ce sont de véritables fers de lance des AOC, au sein desquelles leur place ne cesse de croître ». Illustration en Alsace où le crémant, qui vient de fêter ses 40 ans, représente désormais 27 % de la production totale du vignoble. Le succès des vins effervescents s'inscrit dans une tendance mondiale, qui a vu leur consommation s'accroître de 4,1 % au cours de la décennie passée, quand celle de vins tranquilles progressait de 1, % selon FranceAgriMer.

Le Champagne à la fête

Le Champagne est bien évidemment le premier à tirer profit de cet engouement pour les vins effervescents. Il contribue très largement à faire de la France le premier exportateur mondial de la catégorie, avec une part de marché de 61 %. « En 2015, l'appellation a battu son record de chiffre d'affaires, avec 2,75 milliards d'euros hors taxe », analyse David Menival, directeur de la filière Champagne au Crédit Agricole du Nord Est. « Par rapport à 2014, les exportations de champagne signent une progression de 8,8 % en valeur et de 4 % en volume ». L'export, c'est incontestablement la réserve de croissance qui s'offre aux crémants dans les années à venir. « La part des ventes à l'export varie sensiblement d'une appellation à l'autre », indique Olivier Sohler. « Le Jura se situe à 10 %, l'Alsace à 20 %, la Loire à 55 %. À l'export, nous avons de réelles opportunités grâce à notre positionnement opportun entre le Champagne et les vins effervescents d'entrée de gamme ».

Pas de bulles en entrée de gamme

L'entrée de gamme : c'est peut-être une des rares lacunes des vins effervescents français, qui peinent à concurrencer les Proseccos italiens et les Cavas espagnols, dont les volumes tendent à diluer les performances des effervescents nationaux à l'export. Faut-il s'en inquiéter ? « Le sujet fait débat », souligne David Menival. « Faut-il répondre à cette demande au risque de river les consommateurs dans des vins d'entrée de gamme ou bien faut-il miser sur leur conversion à des produits plus élaborés, reposant notamment sur la méthode d'élaboration traditionnelle ? » La France fait le pari de la qualité mais se doit de veiller aux volumes. Si le Champagne, vin d'assemblage, a trouvé la parade avec la réserve individuelle, les crémants restent exposés aux aléas climatiques, susceptibles de contrarier les ambitions exportatrices.

C'est officiel, depuis le 26 novembre 2016, la production de Clairette de Die rosée est autorisée.
Le premier millésime est déjà en cours de production et devrait pouvoir se déguster dès le printemps 2017 !

Focus

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L'Assurance Récoltes, un produit qui fait ses preuves et préserve l'avenir

Confrontée à des accidents climatiques de plus en plus fréquents, la viticulture doit se protéger. François Rosenberg explique comment fonctionne l'Assurance Récoltes.

QUELS ENSEIGNEMENTS TIRER DE 2016 ?

L'année 2016 a été particulièrement critique sur le plan climatique pour la viticulture. Dans tous les bassins de production, de nombreux producteurs ont subi les conséquences du gel, de la grêle, de la sécheresse et ce dans des proportions parfois dramatiques. Dans ces situations, soyons clairs : l'Assurance Récoltes n'évite pas les caprices de la météo mais elle permet de préserver l'intégrité économique de l'exploitation. Concrètement cette année, cette assurance a évité à certains viticulteurs de se retrouver dans des situations de grave difficulté financière. Si l'on regarde en arrière, on constate que cela fait plus de 100 ans que les viticulteurs s'assurent contre la grêle ; contrat « historique » très courant ! Mais face à la multitude des aléas climatiques rencontrés, l'Assurance Récoltes est la protection la plus adaptée. Bien qu'elle soit encore trop peu souscrite, c'est un produit simple, très apprécié par ceux qui y goûtent et qui doit se bonifier dans l'esprit des viticulteurs.

LES ALEAS CLIMATIQUES N'ARRIVENT-ILS QU'AUX AUTRES ?

Ce n'est plus ce que pensent les milliers d'exploitants qui ont fait face aux épisodes de gel, de grêle ou de sécheresse du millésime 2016. Faudra-t-il pourtant attendre que chaque viticulteur ait subi une ou plusieurs catastrophes pour que l'Assurance Récoltes finisse par convaincre le plus grand nombre ? Notre responsabilité en tant qu'assureur conseil est de déjouer la fatalité. J'ai en tête un viticulteur du Chablis, établi sur 7,2 ha et dont la valeur de la production annuelle est en moyenne de 165 000 €. En 2016, il a subi la double peine avec le gel, puis la grêle. Résultat : un préjudice de plus de 100 000 €, soit les deux tiers de son chiffre d'affaires. Grâce à l'Assurance Récoltes, il a été indemnisé à hauteur de 64 000 €, ce qui a redressé son « résultat », le faisant ainsi passer de 65 000 à 129 000 €. Ce client avait choisi une franchise de 25 % et cela lui a coûté, déductions faites des subventions, 3 700 €. Au final, en s'assurant à hauteur de 2,2 % du capital, ce viticulteur a protégé 75 % de son chiffre d'affaires.

QUELS SONT LES POINTS FORTS DU CONTRAT DE PACIFICA ?

Contrat à l'appellation ou à l'exploitation, taux de franchise, etc. : il n'y a pas UN contrat mais des contrats adaptés au profil de l'exploitation et aux besoins des viticulteurs. En revanche, les risques assurés ne sont pas à la carte. Gel, grêle, millerandage, sécheresse… : tous les aléas climatiques susceptibles d'impacter les rendements sont pris en compte. Avec Pacifica, l'impact sur la trésorerie de l'exploitation est faible : le viticulteur paye son contrat Assurance Récoltes après la récolte et nous réalisons l'avance de subventions. Elément important, la cotisation de ce contrat est subventionnée jusqu'à 65 % par les aides PAC.

François Rosenberg
Responsable technique chez Pacifica

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Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq

La lettre d'Octobre 2016

Événements

  • 22 & 23 Octobre

    Le Fascinant Week-End en Rhône-Alpes Auvergne

    Découvrir les activités
  • 26 & 27 Novembre

    Salon des Vinsà Seyssuel (38)

  • 3 & 4 Décembre

    Salon des Vinsà Cornas (07)

Décryptage

Le prix moyen des vignes AOP hors Champagne affiche ainsi une hausse de 4,6 % par rapport à 2014. En incluant l'AOC Champagne, dont le prix des vignes a cru de 1,8 %, le prix moyen des vignes AOP atteint 140 500 €/ha.

À 13 100 €/ha, le prix moyen des vignes hors AOP a progressé quant à lui de 3,1 % en 2015.

Les vignes à eaux-de-vie AOP progressent de 4,1 %, à 42 700 €/ha. Selon la FNSafer, la baisse des taux d'intérêt et l'évolution positive des revenus moyens viticoles expliquent l'augmentation du prix des vignes.

64 100 €/ha* C'est le prix moyen des vignes AOP hors Champagne en 2015. * de 12 000 €/ha en Languedoc-Roussillon à 157 900 €/ha en Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura.
(Source Fédération nationale des Safer)

Article

La réduction des intrants mobilise la filière

Impulsée par la réglementation et des viticulteurs soucieux de santé environnementale, appelée par la société, la réduction des intrants fait l'objet d'une prise de conscience grandissante. De nombreux progrès ont déjà été réalisés dans beaucoup de vignobles et la mobilisation continue.

« Plus de 45 % du vignoble bordelais jouit d'une certification à caractère environnemental. 85 % de notre vignoble est enherbé. Lancé il y a cinq ans, le système de management environnemental engage pour sa part 300 entreprises sur 13 000 hectares. La viticulture bordelaise n'a pas à rougir de sa position en matière de développement durable ». Sans minimiser le chemin restant à parcourir pour renforcer la durabilité du vignoble, Bernard Farges, président du Syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur, défend les progrès accomplis. Les autres vignobles ne sont pas en reste. En Champagne, par exemple, 15 ans après la mise en place de son premier référentiel de viticulture durable, le Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC) revendique les avancées suivantes : une réduction de 50 % des quantités de produits de protection appliqués, une valorisation de 90 % des déchets, un traitement à 100 % des effluents vinicoles, une réduction de 15 % de l'empreinte carbone de chaque bouteille. Dans le secteur viticole, plusieurs certifications officielles accréditent les pratiques respectueuses de l'environnement. Certaines d'entre elles, comme la haute valeur environnementale (HVE) reposent sur des obligations de résultat.

Des alternatives aux pesticides

En France, la vigne occupe 3 % de la surface agricole utile et représente environ 15 % des usages de pesticides *, fongicides en tête. Des progrès sont à notre portée. Ils empruntent de multiples voies telles que la prophylaxie (maîtrise de la vigueur, effeuillage…), les techniques de conduite alternatives (enherbement, désherbage localisé), les outils de prévision des risques phytosanitaires, le recours à des spécialités alternatives (biocontrôle), l'optimisation des techniques et des matériels de pulvérisation renforçant la précision des applications et réduisant la dérive. « Il nous faut explorer d'autres pistes, indiquait Bernard Farges, en marge du salon Tech & Bio dédié à la viticulture. Je pense notamment à des cépages tolérants aux maladies qui nécessiteraient moins de produits. » Les acteurs de la filière bordelaise ont signé en juillet 2016 un plan de réduction de l'usage des pesticides dans le vignoble. Ce plan, dont l'ambition est calquée sur celle du plan national Ecophyto vise à réduire l'usage des pesticides de 25 % en 2020, et de 50 % en 2025.

Vers des cépages résistants

Un autre levier fait également l'objet d'une attention particulière : la mise au point de cépages résistants aux maladies cryptogamiques, les agents pathogènes à l'origine des préjudices portés à la vigne et concentrant de nombreux traitements. La France a initié un programme d'expérimentations en 2011 dont les premiers bilans sont attendus entre 2017 et 2020. À l'horizon 2025, le ministère de l'Agriculture et l'Inra se donnent pour objectif de mettre au point une trentaine de variétés de raisins rouges et blancs, plus résistantes que les variétés actuelles mais sans occulter les risques de contournement de résistance et, bien entendu, sans sacrifier les qualités gustatives.

* Source : Agreste, la statistique agricole

Focus

Aides à l'investissement : les règles changent !

Le programme d'aide nationale de l'OCM vitivinicole 2014/2018 alloue pour 2017 un fond de 165 M € aux projets d'investissement réalisés par les entreprises, de la réception de la vendange à la mise en marché des vins. La sélection des dossiers sur le principe du « premier arrivé, premier servi » est supprimée. Les projets seront retenus sur la base d'une notification liée à des critères environnementaux et économiques. Le taux d'aide est fixé à 30 % pour les petites et moyennes entreprises. Le dépôt des dossiers de demande d'aide s'opérera en ligne sur le site de télé-déclaration de FranceAgriMer à compter de fin octobre et jusqu'au 15 décembre 2016.

En clair

Les AOC viticoles fêtent leurs 80 ans

En 1936, 76 AOC viticoles étaient reconnues. On en dénombre aujourd'hui plus de 350. Elles ont fait école en Europe avec les AOP et s'invitent à la table de la mondialisation.

Arbois, Cassis, Châteauneuf-du-Pape, Monbazillac et Tavel : les cinq premières Appellations d'origine contrôlée (AOC) sont officiellement reconnues le 15 mai 1936. Elles seront rejointes la même année par 71 autres vins et eaux-de-vie. Si le fromage de Roquefort les a précédées en 1925, les AOC viticoles sont aujourd'hui les plus représentatives de l'ensemble des produits agroalimentaires certifiés, avec 364 vins et eaux-de-vie, 80 % de la production viticole française, 60 % de sa superficie et 14 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

La mondialisation à table

En 1936, la mise en place des AOC avait pour objectif de lutter contre la fraude et la tromperie alimentées par la pénurie de vin, consécutive à la crise du phylloxera. Qu'en est-il 80 ans plus tard ? « La mondialisation s'est invitée à la table des consommateurs, souligne Pierre-Henri Cougnaud, directeur de la Fédération des vins de Bergerac et Duras, organisme de défense et de gestion des vins de la région de Bergerac et Duras, dont dépend notamment l'AOC Monbazillac. En 2016, il n'existe rien de mieux que les AOC pour apporter aux consommateurs du monde entier toutes les garanties d'origine et de qualité. L'AOC, c'est ce qui différencie un produit culturel d'un produit de consommation courante. Et c'est ce qui permet aux vignerons, en retour, de faire vivre nos terroirs et nos territoires ». Un travail de tous les instants qui trouve, localement, un soutien fort du Crédit Agricole Charente-Périgord qui s'est spécifiquement structuré afin d'accompagner la filière viticole bergeracoise. Autre exemple, dans la vallée du Rhône, où la Fondation du Crédit Agricole Alpes-Provence finance la publication d'un livre d'histoire sur la reconnaissance de l'une des premières AOC : Châteauneuf-du-Pape.

Physique, biologie, humanité

Cette politique française de valorisation des produits agricoles rend hommage à des terroirs « fondés sur un système d'interactions entre un milieu physique et biologique et un ensemble de facteurs humains, explique l'INAO, l'Institut national de l'origine et de la qualité, créé en 1935. Là se trouvent l'originalité et la typicité du produit ». L'Union européenne a repris les principes avec l'instauration, à partir de 1992, des Appellations d'origine protégée (AOP).

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Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq • Dépôt légal : septembre 2016

La lettre de Juillet 2016

Au Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, notre volonté est d'accompagner le développement des professionnels du monde agricole.

Pour être encore plus présents à vos côtés sur le secteur de la viticulture, et vous apporter un éclairage global mais aussi des infos locales, nous avons décidé de vous adresser tous les trimestres une communication spécifique à votre activité. Vous recevez aujourd'hui le premier numéro, nous espèrons qu'il vous sera utile.

Bonne lecture à tous !

Événements

  • 15 juillet

    Vallon Pont d'Arc

    Le Tour des saveurs

    (dans la cadre du Tour de France)
    à Vallon Pont d'Arc (07)
  • 20 juillet

    Grignan Les Adhémar

    Fête des vignerons

    à Grignan (26)
  • 21 juillet et 11 août

    Vinsobres

    Nuit Divinique

    à Vinsobres (26)
  • 3 août

    La Garde-Adhémar

    Fête des vignerons

    à La Garde-Adhémar (26)
  • du 17 au 27 août

    Festival des Humoristes

    Festival des humoristes

    à Tain l'Hermitage (26) et Tournon-sur-Rhône (07)

Décryptage

La filière évalue la perte annuelle de production entre 2,1 et 3,4 millions d'hectolitres, soit un manque à gagner de près d'un milliard d'euros.

Le dépérissement, qui affecte aussi l'Espagne et l'Italie, est le fait de facteurs biologiques (parasites), environnementaux (climat, sol, écosystèmes) et culturaux.

Sous l'égide du Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV) et de FranceAgriMer, un plan de lutte mobilise 15 millions d'euros pour les 5 ans à venir.

4,6 L/ha C'est la production perdue en 2014 en France sous l'effet du dépérissement du vignoble. (Source CNIV)

Article

La France, championne du rosé

La France accompagne la consommation croissante de vins rosés au plan mondial. Elle est en tête de la production, de la consommation et des exportations... mais également des importations.

Selon l’Organisation internationale du vin (OIV), la consommation mondiale de vin se stabilise depuis plusieurs années autour de 240 millions d’hectolitres (Mhl). Si la consommation de vins effervescents augmente (+4,1 % entre 2005 et 2014), celle des vins tranquilles est légèrement orientée à la baisse mais cette baisse ne concerne pas les vins rosés, bien au contraire. Selon l’Observatoire économique des vins rosés, piloté par FranceAgriMer et le Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP), la consommation de vins rosés progresse. En 2014, elle représentait 9,5 % de la consommation mondiale de vins, contre 8,2 % en 2005. Plusieurs raisons expliquent cet engouement pour les vins rosés : un positionnement prix plutôt inférieur à celui des autres couleurs, une image moderne empreinte de convivialité, et un attrait marqué des consommateurs pour les boissons de couleur rose, aussi perceptible sur les boissons aromatisées à base de vin, la bière, le cidre, le pastis...

Une position privilégiée pour la France

La France profite pleinement de cet engouement pour le vin rosé. Avec une production de 7,8 Mhl en 2014, notre pays assure 33,6 % de la production mondiale, devant l’Espagne (19,4 %) et les États-Unis (13,8 %). La France est du reste la seule nation européenne à avoir accru sa production au cours de la dernière décennie, laquelle s’établissait à 6 Mhl en 2004. Les vins rosés représentaient près de 18 % de la production nationale de vins tranquilles en 2014, contre environ 11 % dix ans auparavant.

Les vins rosés recouvrent une grande diversité de produits, tant en ce qui concerne le taux de sucre – qui peut varier de 1 g/l à plus de 20 g/l – que la palette de couleurs et de cépages. Le premier bassin de production de vin rosé est constitué de la Provence et du Rhône. Avec 34 % de la production, ce bassin devance le Languedoc-Roussillon (31 %), la Loire (8 %) et l’Aquitaine (5 %). La production française de vin rosé est constituée à 51 % de vins à Indication géographique protégée (IGP), à 42 % de vins à Appellation d’origine protégée (AOP), et à 7 % de vins sans indication géographique (Vins de France).

Positionnement haut de gamme

Premier producteur, la France est aussi le premier pays consommateur au monde, avec 8,1 Mhl, soit 36,3 %, devant les États-Unis (14 %) et l’Allemagne (9 %). La hausse de la consommation française est particulièrement sensible : +40 % entre 2004 et 2014. La part qu’occupe le vin rosé dans la consommation de vins en France est ainsi passée de 17 % en 2004 à 29 % en 2014, au détriment des autres couleurs et en premier lieu de la couleur « rouge ». Du côté des exportations, la France est aussi très performante : elle domine le marché mondial avec plus de 33 % des valeurs exportées en 2014, devant l’Espagne (20 %). Mais elle n’est que le 3e exportateur en volume derrière l’Espagne et l’Italie. Le solde en volume de la production, de la consommation et des exportations fait ressortir un déficit de 1,9 Mhl, comblé par des importations de vins d’entrée de gamme pour l’essentiel.

Focus

Un financement exceptionnel pour le vieillisement de votre récolte 2015.

Le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes vous propose le prêt Millésime 2015, un crédit à moyen terme sur une durée de 2 à 3 ans avec un taux exceptionnel. Une offre qui permet d'optimiser la charge de financement de votre récolte 2015 en rouge.

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La Cité du Vin voit le jour

Installé à Bordeaux, le site de loisir culturel offre une immersion dans l’univers du vin, à travers les âges, les continents et les sens. Parcours permanent, expositions temporaires et autres espaces d’information et de dégustation sont propices à la découverte.

L'architecture extérieure du bâtiment, amarré à la Garonne via un ponton de 90 mètres de long, offre une première mise en bouche avec une robe et des torsions suggérant la fluidité.

À l’intérieur, les arches de bois s’élevant dans la tour du bâtiment peuvent évoquer les douelles façonnant les fûts de chêne.

Du haut du belvédère, culminant à 35 mètres, s’esquissent à l’horizon les premiers rangs de vigne. Mais la Cité du vin n’est en aucun cas la vitrine des vins de Bordeaux, qui rayonnent internationalement. Ici, ce sont les vins du monde entier qui s’invitent à travers une multitude d’espaces, à commencer par le parcours permanent, qui occupe à lui seul 3 000 mètres carrés, soit près du quart de la superficie totale.

Il comprend 19 espaces thématiques, pour la plupart interactifs, avec des contenus multimédia se déclenchant à l’approche des visiteurs équipés d’un casque et d’un compagnon de visite numérique. La scénographie est adaptée au jeune public, aux personnes en situation de handicap et bien entendu aux visiteurs étrangers, avec un panel de huit langues.

450 000 visiteurs par an

Outre le parcours permanent, la Cité du vin renferme de nombreux autres espaces parmi lesquels un auditorium, un espace d’information sur les routes du vin, un salon de lecture, une cave-bibliothèque, sans oublier les espaces de dégustation et de restauration.

Deux grandes expositions temporaires organisées au printemps et à l’automne complètent l’offre culturelle, entrecoupée par la mise en avant d’un territoire viticole durant l’été. Propriété de la Ville de Bordeaux, la Cité du vin est exploitée par la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, reconnue d’utilité publique. Ses trois membres fondateurs sont la Ville de Bordeaux, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux et le Crédit Agricole Aquitaine.

Ce dernier est également Mécène Bâtisseur d’Honneur, aux côtés de Crédit Agricole SA et de Crédit Agricole Assurances, témoignant de l’engagement du Groupe dans la mise en exergue du patrimoine économique, culturel et gustatif dont est porteur le vin. 450 000 visiteurs annuels sont attendus, générant 750 emplois et des retombées économiques annuelles à hauteur de 38 millions d’euros pour Bordeaux et sa région.

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Éditeur : Uni-éditions, 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15 • Directrice de la publication : Véronique Faujour • Comité éditorial : Sophie Caron, Gilles Thierry • Rédaction : Raphaël Lecocq • Dépôt légal : mars 2016